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D'IBN KHALDOUN. 163

science à part. Cela est arrivé pour l'œil, pour ses maladies et pour les collyres. On a ajouté à' celte science la connaissance des fondions des membres, c'est-à-dire du but pour lequel chaque membre du corps a été formé '. Bien que ces connaissances soient en dehors de l'objet de la médecine, on les a regardées comme formant un com- plément et une suite de cette science.

[Galien a composé sur cette matière un ouvrage très- important et très-instructifs] ; ce grand maître de l'art laissa des livres sur la médecine qui ont été traduits (en arabe). II fut contemporain, dit- on, de Jésus, sur lequel soit le salul'! et mourut en Sicile, pendant qu'il parcourait le monde, après avoir quitte volontairement son pays natal. Ses écrits sur la médecine ont servi de manuel à tous les médecins venus après lui. Il y eut, parmi les musulmans, des méde- cins d'un talent hors ligne, tels qu'Er-Razi*, El-Madjouci*, Ibn Sîna (Avicenne) et autres. L'Espagne a produit un grand nombre de mé- decins, dont le plus illustre fut Ibn Zcbr**. De nos jours, la médecine a beaucoup décliné dans les villes musulmanes, ce qui paraît avoir eu pour cause le déclin de la civilisation; car c'est un art produit par les exigences du luxe et de la vie sédentaire.

Section. Les peuples nomades pratiquent une espèce de médecine fondée ordinairement sur une expérience très-limitée et sur (l'ol)- p. servation d') un petit nombre de cas particuliers. Ces connaissances, qui leur sont venues comme un héritage de la part des anciens de la tribu et des vieilles femmes, peuvent être vraies jusqu'à un certain point, mais elles ne forment pas un système (régulier et) naturel, puisqu'elles ne dérivent pas de principes conformes au tempérament

' Les manuscrits C et D et l'édition de * Fakhr ed-Dîn er-Razi est le Basis ou

Boulac portent |iJ..ik *Jo.^ »^'>JI; cette flfcoies des anciens traducteurs européens,

leçon me paraît plus correcte , mais elle ' Ce nom m'est inconnu,

ne change rien au sens de la phrase. ° Abou Merouan Abd el-.Melek Ibn

' Ce passage est omis dans l'édition de Zohr (Aven-Zohar mourut à Séville) en

Boulac elles manuscrits C et D. 667 (1 161-1 i6a de J. C). Il y avait six

On sait que Galien naquit vers l'an autres médecins de la même famille et

i3i de l'ère chrétienne. portant tous le surnom dtibn Zohr.

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