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idées), soit en affirmations (ou propositions). Le concept, c'est la per- ception des formes des choses (littéralement: des formes desquiddités], perception simple qui n'est accompagnée d'aucun jugement. L'affir- malion , c'est l'acte par lequel on affirme une chose d'une autre. Aussi, quand la réflexion essaye d'obtenir les connaissances qu'elle recherche , ses efforts se bornent à joindre un universel à un autre par la voie de la combinaison, afin d'en tirer ime forme universelle qui soit com- mune à tous les individus qui sont du dehors, forme recueillie par l'en- tendement et faisant connaître la quiddité (ou nature) de ces indivi- dus, ou bien elle (la réflexion) juge d'une chose en la comparant avec une autre. Cette dernière opération s'appelle affirmation et revient en réalité à la première ; car, lorsqu'elle a lieu , elle procure la connaissance de la nature réelle des choses, ainsi que cela est exigé par la science qui s'occupe des jugements. Ce travail de l'entendement peut être bien ou mal dirigé; aussi a-t-on besoin d'un moyen qui fasse dis- tinguer la bonne voie de la mauvaise, de sorte que la réflexion prenne la bonne quand elle cherche à obtenir' des connaissances. P. no. Ce moyen se trouve dans le système de (règles qui se nomme) la logique.

Les anciens traitèrent d'abord ce sujet par pièces^ et par morceaux, sans chercher à en régulariser les procédés et sans essayer de réu- nir ni les questions qu'il traite ni les parties dont il se compose. Ce travail ne se fit qu'à l'époque où Aristote parut chez les Grecs. Ce philosophe l'accomplit et plaça la logique en tète des sciences philosophiques, afin qu'elle leur servît d'introduction. Elle s'appela, pour cette raison, la science première. L'ouvrage qu' Aristote lui con- sacra s'intitule Kitab el-Fass (le joyau)'; il se compose de huit livres.

��' Les manuscrils C el D, l'édition de ' Ce litre n'est pas indiqué dans le lîic

Boulac et la iradiiclion turque nous auto- tionnaire bibliographique de Haddji Kha-

risent à remplacer ji^^^sJ' , par Juwuc'. lifa. On verra plus loin qu'il servait à dé-

' Je suis de l'avis du traducteur turc; signer une collection de traités d'Aristote

il a rendu les mots ^iL?• -il?" par ia. \Lj dans laquelle on avait fait entrer tout l'Or-

<v».,L « pièce par pièce, • ganon el Vhagoge de Porpliyre.

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