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D'IBN KHALDOUN.

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��tières. El-Mamoun arriva ensuite (au pouvoir). Ce prince était grand amateur des sciences, parce qu'il l«s avait cultivées et, ressentant une vive passioïi pour les sciences (intellectuelles), il envoya des ambassadeurs aux rois des Grecs, afin de faire mettre en arabe les ouvrages scientifiques de ce peuple et de les introduire dans son pays. A cet efl'et, il fit partir (avec eux) plusieurs interprètes, et parvint ainsi à recueillir la totalité de ces traités. Dès lors les musulmans qui s'occupaient des connaissances spéculatives s'appliquèrent à étu- dier ces sciences dans toutes leurs branches et y devinrent très- habiles. Us portèrent leurs investigations si loin qu'ils se mirent en état de réfuter un grand nombre d'opinions émises par le premier instilatear (Aristote). Ce fut aux doctrines de celui-ci qu'ils s'atta- chèrent particulièrement', soit pour les réfuter, soit pour les soutenir, parce qu'il était le plus célèbre (d'entre les philosophes)*. Ils com- posèrent de nombreux traités sur ces sciences et (par leur grand savoir ils) surpassèrent tous leurs devanciers.

Ceux d'entre les nmsulmans qui arrivèrent au premier rang dans ces études furent Abou Nasr el-Farâbi ' et Ibn Sina (Avicenne), tous P. gj. les deux natifs de l'Orient, et le cadi Abou 'l-Ouelîd Ibn Rochd (Aver- roès), et le vizir Abou Bekr Ibn es-Saigh *, natifs d'Espagne. Je ne parle pas des autres. Ces hommes montèrent au degré le plus élevé dans la connaissance des sciences intellectuelles et acqujrent une grande réputation.

Beaucoup de personnes se bornèrent aux mathématiques et aux

��' Les manuscrits, l'édition de Boiilac et la traduction turque fournissent la leçon iSj.:^L, celle qu'il faut substituer à L*<i:t:^[, leçon de l'édition de Paris.

' Littéral. • auprès de qui la renommée s'était arrêtée. »

' Voy. la a' partie, p. Ai 8.

" Ibn Khallikan a donné une notice d'Ibn es-Saîgli (Ibn Baddja, connu en Europe sous le nom d'Avenpacé) dans

��sou dictionnaire biographique, vol. lil de ma traduction. M. de Gayangos a publié dans sa traduction de l'histoire d'Espagne d'El-Maccari , vol. 1, appendice, p. la, la vie de ce philosophe, traduite de l'arabe d'Ibn Abi Osaïbiya. M. Munk a donné des notices sur les philosophes nommés ici par Ibn Khaldoun. (Voyez son savant ouvrag» intitulé Mélanges de philosophie juive et anthe.)

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