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sophes, Aristole était le plus profond et le plus célèbre. On l'appelle le premier des instituteurs (el-moallem el-aouwel), et sa renommée s'est répandue dans l'univers.

Après la ruine de la puissance des Grecs, l'autorité souveraine passa aux Césars, qui, ayant embrassé la religion chrétienne, défen- dirent l'étude de ces sciences, ainsi que cela se fait par les lois de tous les peuples. Dès lors, les sciences intellectuelles restèrent enfer- mées dans des livres et dans des recueils, comme pour demeurer éternellement dans les bibliothèques. Quand les musulmans s'em- parèrent de la Syrie, on trouva que les livres de ces sciences y p. 91. étaient encore restés.

Dieu donna ensuite l'islamisme (au moude). Ceux qui professent cette rehgion obtinrent un triomphe sans égal et enlevèrent l'empire aux Roum (de la Syrie), comme ils le firent à bien d'autres peuples. Habitués à la simplicité (de la civilisation nomade), ils n'avaient jamais tourné leur attention vers les arts; mais, lorsque leur domination se fut aflérmie ' ainsi que leur empire, lorsque l'adoption de la vie sé- dentaire les eut conduits à un degré de civilisation que jamais aucun peuple n'avait atteint, lorsqu'ils se furent mis à cultiver les sciences et les arts dans toutes leurs ramifications, ils conçurent le désir ^ d'étudier les sciences philosophiques, parce qu'ils en avaient entendu parler aux évèques et aux prêtres qui administraient les peuples tribu- taires, et parce que l'esprit de l'homme aspire naturellement à la connaissance de ces matières; aussi (le khalife abbacide) Abou Dja- fer ei-Mansour fit-il demander au roi des Grecs de lui envoyer les ouvrages qui traitaient des mathématiques, traduits (en arabe). Le" roi lui expédia le livre d'Euclide et quelques ouvrages sur la phy- sique. Quand les musulmans en eurent pris connaissance, ils souhai- tèrent ardemment de posséder les autres écrits composés sur ces ma-

' Variâmes: it^ C, ^M*-" D, A^J ' Je lis lyyiJ, avec le manuscrit D

Boulac. La iraduction turque porte *>j.J et l'édition Je Boulac. Le traducteur turc

jyo *Jw {arriva au degré de la perfection.) a suivi celte leçon puisqu'il l'a rendue par

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