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les autres, quels en étaient les principes et quelles étaient les ques- tions dont elles traitaient. Ces sciences ont existé pour l'espèce hu- maine depuis qu'il y a eu de la civilisation dans le monde. Elles s'appellent aussi sciences philosophiques et philosophie (hikma '). Il y en a quatre : i° la logique, science qui garantit l'esprit contre les faux jugements et enseigne comment on dégage l'inconnu que l'on cher- che des principes que l'on possède et que l'on connaît. Son utilité^ consiste à faire distmguer le vrai du faux dans les questions qui se rattachent aux concepts et aux notions affirmées^, tant essentielles qu'accidentelles, pour que l'investigateur parvienne à constater le vrai en toute chose par la puissance de sa faculté réflective [et sous la forme d'une affirmation ou d'une négation*] ; 2° la science de l'in- vestigation, qui, chez les philosophes, a pour ohjet, soit les choses sensibles, telles que les éléments et les corps qui en sont composés, savoir : les minéraux, les plantes, les animaux, les corps célestes et (leurs) mouvements naturels, ou bien l'âme, d'où procèdent les mou- vements, etc. cela s'appelle la science de la nature (la physique); 3" la science qui sert pour l'examen des choses surnaturelles, telles que les êtres spirituels, et qui s'appelle la métaphysique (ilahiya); [\° la science qui examine les quantités. Celle-ci se partage en quatre branches, qui forment les mathématiques (teahm). La première est la géométrie (hen- deça), au moyen de laquelle on examine les quantités prises absolu- ment, tant les quantités nommées discrètes^, parce qu'elles peuvent se compter, que les quantités continues'^, savoir : celles d'une seule dimen- P. 88. sion, celles de deux dimensions et celles do trois, c'est-à-dire, la ligne, la surface et le (solide ou) corps géométrique. La géométrie examine ces quantités et les changements qu'elles éprouvent, soit dans leur essence (ou nature), soit dans leurs rapports mutuels. l..a

' Lo terme arabe hilcma est l'équivalent lion du Boulac ofiVenl la bonne leçon, exact du terme exotique^/ic/y-a (pliiloso- Voy. la 1" partie, p. aoi, noie 3.

pbiquej. L'auteur les emploie ici tous tes " Le passage mis entre parenthèses ne

deux. se trouve que dans le manuscrit A.

' Il faut lire AjjijLi, à la place de ' Littéral. « séparées iùLoiÀ*. »

l.^'i.S>lj- Le» manuscrits C et D et l'édi- ' Littéral. « conjointes *i-o-Oi. i-

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