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le monde matériel) et de r(idée d') appariemcnt^ (dont il n'a pas encore pu se délivrer). Mais, pour celui qui est monté jusqu'à la sta- tion de l'union et qui a la connaissance du grade auquel il est parvenu, (une telle confession n'est pas permise, car elle) porterait atteinte à son droit (de se trouver dans ce grade). En effet, (celte idée d'ap- pariement) est une illusion résultant nécessairement de la servitude (dans laquelle cet homme se trouve encore, illusion) que la vue (du monde spirituel) fait disparaître, et qui, étant une nouveauté (une chose ayant un commencement), est une souillure dont l'âme n'est purifiée que par (sa présence dans la station de) Yunion. De ces diverses classes (de Soufis), ceux chez lesquels cette doctrine est la plus enracinée, ce sont les partisans deYidentitc absolue. De quelque façon qu'on envisage leurs opinions à ce sujet, on verra que tout roule sur un point, savoir: que, pour obtenir la connaissance (de Dieu), il faut parvenir jusqu'à l'Etre unique. Le poëte ne prononça ces vers (p. 1 06) que pour encourager (les hommes), pour les avertir et pour leur faire sentir qu'il y avait une station très-élevée dans la ([uelle ïappariemcnt disparaissait et la confession de l'unité absolue se faisait, non pas en discours et en paroles, mais en réalité. Qu'on ad- mette cela et l'on aura l'esprit tranquille (au sujet de ces vers); celui à qui la vérité de ce principe inspire des doutes peut se rassurer en pensant à cette parole (du Prophète) : J'étais son ouïe et savuc"^. Donc, quand on comprend les idées, on ne doit pas chicaner sur les termes qui s'emploient pour les exprimer. Tout ce (que renferment ces vers) sert uniquement à constater qu'il y a au-dessus de la phase (d'exis- tence dans laquelle nous sommes) une chose ineffable, inexprimable. P. 77. Les indications que je viens de donner suffiront; chercher à pénétrer plus avant dans le sujet, ce serait plonger dans les ténèbres; et c'est ce qui a donné lieu à tant de dissertations que l'on connaît. » — Ici finit

' En arabe f-^^fÀi. Ce terme signifie, ' C'est-à-dire « Dieu entendait par mes

dans le langage des Sonlis, que Dieu et oreilles et voyait par mes yeux. » A la place

le monde font la paire. Il désigne donc de c>»j '•JjAj, on lit dans les manuscrits

une espèce de dualisme. ca>-*.Ç. ce qui signifie la même chose.

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