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106 PROLÉGOMÈNES

était institué pour les choses externes, ils lui donnèrent un égal, dans la personne du cotb, institué pour les choses internes. Ils le nom- mèrent cotb (axe), parce qu'il était le pivot sur lequel roulait la con- naissance (de la vérité). Poussant ensuite cette espèce d'assimilation jusqu'à ses dernières limites, ils imaginèrent des abdals pour répondre aux nakîbs.]

On peut reconnaitre ces (emprunts) dans ce que les Soufis de cette classe disent du Fatemide (attendu) et dans les dissertations dont ils ont rempli leurs livres et qui ont rapport à ce sujet; opinions que les anciens Soufis n'avaient ni avancées ni repoussées. Tout cela est cer- tainement emprunté aux discours tenus par les Chîïles et les Rafedites, et aux doctrines qu'ils ont consignées dans leurs écrits. C'est Dieu qui dirige vers la vérité.

Appendice. — Je crois devoir insérer ici un extrait d'un discours tenu par un de mes professeurs, le connaissant (l'initié aux plus hautes vérités), le plus grand des ouélis (saints) de l'Espagne, Abou Mehdi Aïça Ibn ez-Zeïyat '. Il lui arrivait très-souvent de se rappeler quelques vers qu'il avait lus'^ dans le Kitab el-Macamat (livre des stations) d'El-Herouï, qui semblaient énoncer, ou peu s'en faut, Yidentité ab- solue (de Dieu avec le monde). Citons-les d'abord^ :

75. • Personne n'a (réellement) confessé l'unité de l'Etre unique, attendu que tous ceux qui l'ont confessée sont des mécréants.

« La confession de l'unité faite par quiconque essaye de décrire Dieu d'après ses attributs est un acte de dualisme dont l'Ltre unique a déclaré lui-même la fausseté.

• La confession qu'il (l'homme) fait lui-même de sa propre unité, c'est là véritablement la confession de l'unité de Dieu; l'acte de celui qui tâche de le désigner (Dieu) par des attributs est un acte d'impiété. »

Voici ce qu'a dit Abou Mehdi pour justifier l'auteur de ces vers :

"♦■■Ce personnage m'est inconnu; El- seule variante de peu d'importance, flan» Maccari, l'historien de l'Espagne, n'en son Nefehal el-Ins. M. de Sacy les a re- parie pas. produits dans sa notice sur ce traité.

' Le mot (j* e»t de trop. (Voy. Notices et Extraits, t. XI l, p. SSa,

' Djamê a donnn ces vers, nvec une ^gi.)

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