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senlaiion. De là procèdent le trône, puis le siège, puis les sphères, puis le monde des éléments, puis le monde de la combinaison. Tout cela forme le monde de l'assemblage (retec), ce qui, étant manifesté, s'appelle le monde de la séparation (fetec). » — Fin de l'extrait. — Cela s'appelle le système des manifestations, ou des apparences , ou des présences. Ceux P. 70. qui procèdent par la voie de la spéculation (et du raisonnement) ne sont pas faits' pour comprendre ce genre de langage, tarit le sens en est obscur et impénétrable; combien le style des hommes aux extases et à la contemplation mystique^ diffère de celui des personnes qui se guident par (le raisonnement et par) la démonstration ! Il nous semble même que la loi divine condamne ce système, puisqu'elle ne ren- ferme aucune disposition qui puisse nous faire soupçonner une telle suite de manii'estations.

Quelques Soufis d'une autre classe sont allés jusqu'au point d'affir- mer Yidentilé (ouehda) absolue (de Dieu avec le monde), principe plus difficile à concevoir que le précédent et plus étrange dans ses résid- tats. Ils prétendent que tout ce qui existe renferme dans ses diverses parties certaines puissances (ou facultés) dont la nature réelle des êtres dépend, ainsi que leur forme et leur matière. Les éléments tiennent leur existence des puissances qu'ils renferment, et la matière de chaque élément renferme en elle-même une puissance qui la fait exister. Dans les êtres composés se trouvent encore les mêmes puis- sances jointes à celle qui a opéré la composition de ces êtres. Ainsi, pour en donner des exemples, les minéraux renferment leur puissance

chambre éclairée par un rayon de soleil. On le désigne par le .Tiot anca (phénix) ,

Il est ein|)loyé par les mystiques pour dé- parce qu'on en parle, bien qu'il n'ait pas

ligner la monifestation par laquelle Dieu une exisfencn réelle, t

crt'c les chosa» avec la matière abstraite ' Poin'^tNAJ, lisez ^iNXftJ.

(*A>;) , qti'il convertit en substance par " Selon les Soufis, le terme ojjkLiiL

l'adjonction de la forme. « Le /leid, dit car c'est ain.si qu'il faut lire dans le texte

l'auteur du Tarifât, est cela dons lequel arabe, désigne l'acte de contempler les

Dieu a ouvert (a produit à l'improviste) choses en suivant les indications de la

les corps (le l'univers, bien qu'il [cehebâ) confession de l'unité; ce qui paraît signi-

n'nil aucune existence propre, excepté fier: «voiries choses en Dieu, de même

pai' les formes que Dieu a ouvertes en lui. qu'on voit Dieu dans les choses. i>

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