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D'IBN KHALDOUN.

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��Dieu), et indique l'ordre (dans lequel tout a paru) : 'Ce qui existe émane (dit-il,) de l'attribut dcV unitisme^, lequel fait émaner ïanéité, et tous deux émanent ensemble de la noble essence (l'Etre suprême), qui n'est ni plus ni moins que Yunité même. Les mystiques désignent cette émanation [sodour) par le terme manifesta lion. La première des manifestations, selon eux, est celle de l'essence (qui se montre) à elle- même; elle renferme la perfection, qui implique la faculté de faire exister et de faire paraître ; ce qui est conforme à une parole qui a cours parmi eux et qu'ils attribuent à Dieu, savoir: J'étais an trésor caché, et, voulant être connu, j'ai créé les créatures afin qu'elles me connussent. Cette perfection consiste dans la faculté de faire exister, laquelle est descendue d'en haut (pour se manifester) dans ce qui existe et jusque dans les détails de la nature réelle des choses existantes. Cela forme, selon eux, le monde des réalités, la présence amaïenne' et la vérité mohammédienne. Là -dedans se trouvent les vérités (ou caractères réels) des attributs du tableau (sur lequel sont inscrits les décrets divins), de la plume (qui a servi pour les écrire), de tous les prophètes et envoyés (célestes) et de la perfection du peuple mo- hammédicn". Tout cela forme des parties distinctes de la vérité mo- hammédienne. De ces vérités il en émane d'autres qui concernent la présence hébaïenne'-' , qui (dans cette échelle) est le degré de la repré-

��' J'ai dû inventer les mois unitisme et unéité pour représenter les termes /Uiljo.. (oaahdaniya) et jùiV^I {ahdîya); le mot ïji^t [ouehda) signifie unité.

' Je lis yi-^ avec les manuscrits C et D, l'édition de Boulac et la Iraduclion turque.

' Selon El-Djordjani , la hadra , ou pré- sence amaïenne , est le degré de l'unili (ouehdiya), c'est-à-dire, probablement, le plus haut degré de l'échelle des manifes- tations divines. Selon un auteur cité dans le Diclionary of technical terms, cette pré- sence est la vérité des vérités, qui n'a pour

��attribut ni la nature del'Ètre divin (hakiciya) ni celle des cires créé» (khallsiya). C'est une essence simple, etc. . . . et, sous un certain rapport, elle est la contre-parlie de Vunilé. Le terme amaïenne (iJoLf ) dérive de amâ (»Lf ) « nuage élevé. »

  • Pour ui\3»Jf, lisez jl)Ol«:«JI.

' Par le mot présence (hodour) doit s'en- tendre une manifestation deladivinité.Ilya plusieurs degrés de présence, selon la doc- trine des Soufis exailés. Le lerrae hébaienne (iùoL*) est dérivé de liebâ , mot servant à désigner les atomes ou grains de poussière qui flottent dans l'atmospbère d'une

i3.

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