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��PROLEGOMENES

��maines. En effet, la connaissance de ces matières (si obscures) pro- vient des impressions reçues dans le monde des anges, et il n'y a que les prophètes et les saints venus après ceux-ci qui tiennent — les premiers de leur naturel primitif, et les seconds d'une direction qu'ils ont reçue, — la faculté de les obtenir. Celui qui chercherait à en prendre connaissance en se servant des sciences humaines se trom- perait tout à fait '.]

Quelques auteurs ont entrepris de dévoiler la nature des choses exis- tantes'^ et de fixer l'ordre véritable dans lequel elles ont paru, et dans cette tâche ils ont adopté la théorie des partisans des appariées ^. Lesnotions qu'ils fournissent à ce sujet sont plus obscures les unes que P. 69. les autres, surtout si on les compare avec (les indications fournies par les docteurs orthodoxes), qui, dans leurs recherches spéculatives, s'en tenaient à la terminologie reçue et aux sciences déjà établies. El-Ferghani * nous est un exemple des premiers; dans la préface qui accompagne son commentaire du poëmc (mystique) d'Ibn el-Fared, il expose la manière dont ce qui existe a émané de l'agent (qui est

��' Fin de l'addillon fournie par le ma- nuscrit A, et adoptée par le traducteur lurc.

' Pour cal.5ja.yt (J-ii^j tiLfi, lisez

' Quelques Soufis regardaient comme des apparences yi^^Jà^ (^awôfxeva.) tout ce qui compose le monde sensible. — Dans l'édition de Paris la même phrase se trouve répétée sous une autre forme plus simple ; mais cela provient du copiste , qui a repro- duit, sans y faire attention, le texte de la rédaction primitive que l'auleur avait sup- primée; aussi faut -il biffer les dernières lignes de la page , à commencer par le mot Utjj , dans l'avaiit-dernière ligne, et à finir par «Ji^Uùfc, dans la dernière ligne. Le traducteur turc n'a reconnu que la nou- velle rédaction.

��" Selon Hadji Khalifa, Mohammed Ibn Ahmed el-Ferghani mourut posté- rieurement à l'année 700 (i3oo). Ce fut lui qui, le premier, composa un commen- taire sur le Taïya d'Ibn el-Fared.

' Le grand poète mystique Omar Ibn el-l'^ared mourut au Caire, l'an 63a (ia35 de J. C). Sa célèbre cacîda ou poème sur le soufisme, intilulée Taïya, a été publiée par M. dellamineren i854. M. Grangeret de Lagrangc a publié d'autres poèmes du même auteur dans son Anthologie arabe, et M. de Sacy en a donné d'autres dans le troisième volume de sa Chrestomathie arabe. La collection complète des poëmos d'Ibn Fared , avec un double commen- taire, a été imprimée à Marseille en i855, par les soins de Rochaïd Dalidah; 1 vol. in-S" de 608 pages.

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