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deviennent pour l'aspirant des stations dans lesquelles il s'élève pro- gressivement en passant de l'une à l'autre. Mais, outre cela, ils ont certaines règles de convenance qui leur sont particulières, et ils emploient entre eux certains termes auxquels ils ont assigné des significations techniques. Les mots, dans le langage ordinaire, ne servent qu'i désigner des idées généralement connues; mais, quand il se présente des idées qui ne sont pas dans la circulation générale, nous sommes obligés d'employer par convention, pour les exprimer, des mots au moyen desquels on puisse aisément les concevoir. Par suite de cela, les Soufis se sont fait une science particulière, sur laquelle on ne trouve aucune indication chez les personnes qui cul- tivent les autres sciences religieuses. Celle de la loi se divise en deux espèces : la première est propre aux légistes et aux jurisconsultes, et a pour objet les règles communes à tous et se rapportant aux devoirs du culte, aux usages et aux transactions sociales; la seconde est par- ticulière à cette classe d'honunes dont nous parlons: elle embrasse tout ce qui concerne l'exercice du combat spirituel et le compte qu'on doit en dom;mder à son âme, elle traite aussi des goûts et des extases qui surviennent dans la pratique de ces exercices, elle parle du pro- cédé par lequel on s'élève successivement dans l'échelle des goûts et donne l'explication des termes techniques qui sont usités parmi ces gens (les Soufis).

A l'époque où l'on commença à mettre par écrit les connaissances scientifiques et à en former des recueils, les docteurs rédigèrent des ouvrages sur le droit, sur les principes fondamentaux de la jurispru- dence, sur la théologie scolastique, sur l'exégèse coranique et autres P. 63. sciences de ce genre. Quelqiies hommes éminenls dans l'ordre des Soufis' écrivirent .dors des ouvrages sur leur système. Les uns ont traité des règles de la dévotion et du compte qu'on doit faire rendre à l'âme au sujet du soin qu'elle a apporté à se conformer (à ces lois), soit dans ce qu'il convient de laire, soit dans ce qu'il convient de ne

Dans le style des Soufis, le mol J>■^^ les hommes distingués par leur avancement [hommes) esl souvent employa pour dire: dans la vie spirituelle. (S. de S.)

Proiégomènes. — m. la

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