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DIBN RHALDOUN.

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��fut à cause de cela que Moaouïa établit le divan (ou bureau) du sceau. L'historien Taberi, qui raconte cette anecdote, la termine en disant: dès lors (Moaouïa) mettait une attache, c'est-à-dire une fermeture, à ses lettres, ce qui ne se faisait pas auparavant^ Par le terme bureau du sceau on désignait les gens de plume chargés d'expédier les pièces émanant du sultan, et de les sceller en y apposant Valama ou en y mettant une attache^ pour les tenir fermées. Le lieu où ces écrivains travaillaient s'appelait aussi le divan, ainsi que nous l'avons déjà men- tionné dans le chapitre sur les services financiers. On ferme la lettre' soit en perçant la feuille, ainsi que font les écrivains d'Occident \ soit en collant ensemble le repli et la tête de la feuille, ainsi que cela se pratique par les écrivains d'Orient. On met quelquefois une marque sur l'endroit où la lettre se trouve percée ou sur l'en- droit où le repli est attaché à l'autre extrémité de la lettre. Cela se fait pour empêcher qu'on ne l'ouvre et qu'on ne sache ce qu'elle ren- ferme. Dans le Maghreb on pose , sur l'endroit où l'on a percé la feuille , un morceau de cire, sur lequel on applique un cachet portant une de- P. 57. vise appropriée à cet usage, et la cire en reçoit l'empreinte. En Orient, sous l'ancien empire^, on appliquait sur le repli, à l'endroit où on l'avait fait adhérer au dos de la lettre*^, un cachet humecté avec une détremiie " d'argile rouge préparée pour cet usage, et l'empreinte du cachet y restait. Sous les Abbacides, on appelait cette argile terre à cacheter; on la tirait de Sîraf, seul endroit, à ce qu'il paraît, où ou

��' Pour c'y^^ et fl'J^ , lisez (»V^j et f'y^-

^ Pour |»V^^, lisez («V^V-

' Pour »lyllj, lisez fy>-)-

  • 11 paraît, d'après celle indication,

qu'en Mauritanie et en Espagne , de même qu'en Europe, au xiii* siècle, on fermait quelquefois les lettres en les pliant d'abord plusieurs fois, puis on y pratiquait une incision qui servait à faire passer par tous les plis un lacs ou une bandelette de par- chemin dont les bouts étaient arrêtés sous le sceau. (Voyez dans la DibUotlwcjue do Prolégomènes. — n.

��l'École des chartes, 17' année, p. 533, la notedeM.Delisle.) Ibn Khaldoun désigne cette façon d'attacher une lettre par v-.^, mot qui signifie percer. Les deux manières de fermer les lettres indiquées par notre auteur sont comprises dans le terme fj^, leçon que nous avons adoptée partout en suivant l'édition de Boulac et un des ma- nuscrits.

' Probablement celui des Abbacides.

' Litlér.ii on appliquait sur la jointure. »

' Pour (_jli>.-«, lisez olO"».

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