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D'IBN KHALDOUN. 451

l'a établie ^ Celles-ci ne sont du domaine de la raison qu'autant qu'il s'agit de rattacher à leurs racines (bases ou principes fondamen- taux) les questions qui doivent en former les branches. En effet, (dans ces dernières sciences) les (notions) particulières qui surgissent après (le principe général), et qui se présentent les unes à la suite des au- tres, ne rentrent pas sous la règle générale à laquelle toute science traditionnelle est soumise par le fait même de son institution ; aussi, pour rattacher (ces branches à leurs racines), il faut nécessairement avoir recours à un mode de raisonnement fondé sur l'analogie. Or ce raisonnement analogique a pour base^ la déclaration transmise oralement et nous faisant connaître que la règle (ci-dessus mentionnée) s'applique d'une manière absolue et invariable aux fondements de ces sciences. Mais, comme (cette déclaration) est ^traditionnelle, le rai- sonnement dont nous parlons et qui en dérive est traditionnel aussi. Toutes les sciences de cette dernière classe sont fondées sur les prescriptions du Livre (le Coran) et de la sonna, prescriptions dont l'observation nous est imposée par Dieu et par son Prophète. Il en est de même des sciences qui ont été établies' dans le but de nous faciliter l'acquisition de celles-ci. (Leur étude) amène nécessai- rement celle des sciences qui ont pour objet la langue arabe, langue du peuple musulman et dans laquelle le Coran a été révélé. P. 386.

Les sciences traditionnelles sont très-nombreuses , parce que chaque être responsable est tenu de connaître les obligations que Dieu a im- posées non-seulement à lui, mais aux autres membres de l'espèce hu- maine. On trouve ces obligations dans le Cpran et dans la sonna, sous la forme de textes écrits, ou bien dans les doctrines admises unani- mement par les anciens musulmans, ou bien encore dans des maximes que l'on a rattachées (à ces textes ou à ces doctrines). Donc il faut nécessairement commencer par étudier le sens des mots employés dans le Coran, et c'est là la science de finterprétation [tefcir); ensuite,

' Pour îuiyl, lisez «-bLJt , avec les ma- • ^ Littéral. « est une branche. » nuscrits CD, l'édition de Boulac et la tra- ' Je lis I^^' , avec le manuscrit C.

duction turque.

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