D'IBN KHALDOUN. 429
s'élever. Ici l'acte de la réflexion ne va pas plus loin. Donc i'homnae commence par poser les fondations, ensuite il construit un mur, puis il termine son œuvre en" établissant le toit. La même idée se trouve exprimée dans cette maxime : Le commencement de l'acte est la fin de la réflexion, et le commencement de la réflexion est la fin de l'acte. En effet, l'homme ne peut agir d'une manière complète sur ce qui est en dehors de lui , à moins d'employer la réflexion pour reconnaître l'ordre et la connexion des principes, parce que les uns dépendent des autres. C'est alors seulement qu'il doit commencer l'acte. La ré- flexion part du dernier des effets, celui par lequel se termine l'acte, et s'arrête au premier, celui par lequel l'acte doit commencer. C'est par la découverte de cette ordonnance de principes et de causes que les hommes ont donné à leurs actions de la suite et de la ré- gularité. Les autres' animaux agissent sans suite, parce qu'ils sont p. 367, dépourvus de réflexion, seule faculté par laquelle l'agent puisse re- connaître l'ordre du procédé qu'il doit suivre. En effet, les animaux des classes inférieures n'acquièrent des perceptions que par la voie des sens , perceptions isolées et privées de la liaison que la réflexion seule aurait pu leur donner. Dans le monde des faits, les actes^ qui se font avec suite sont les seuls qui ont de l'importance; les actes faits sans règle étant d'une nature très-inférieure, et c'est dans cette dernière classe que se rangent ceux des animaux. Il en résulte que l'homme peut asservir les animaux, agir sur ce qui est renfermé dans le monde des faits, étendre sa domination sur les êtres et les sou- mettre^ à sa volonté. Voilà ce que signifie la liculenance à laquelle Dieu a fait allusion dans ces paroles [Coran, sour. 11, vers. 28) : Je vais placer sur la terre un lieutenant.
La faculté réflective dont nous venons de parler appartient spécia- lement à l'homme et le distingue de tous les autres animaux. Plus la
' Ilfautprobablement remplacer le mot ' Je lis oy:-ssJ , à la place de oycvj. Le
jfjJ par «ac. manuscrit A porte o^JeO'. J'ai déjà fait ob-
' Pour (pu*, lisez ca^iU». leçon du server que ces chapitres ne se trouvent ni
manuscrit À. danslesmss.CetD, nidansTéd-deBoulac.
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