- i--
��D'IBN KHÂLDOUN. 317
des marques de l'islamisme et de la domination des Arabes fut l'em- ploi de leur langue.
Dans les villes et les royaumes (conquis), les peuples renoncèrent à leurs dialectes et à leurs idiomes pour adopter la langue arabe, de sorte que , dans cbaque ville et dans chaque cité , il s'établit un dialecte arabe et que les autres idiomes y étaient comme des intrus et des étrangers. La langue arabe se corrompit ensuite par un mélange de ces idiomes; elle subit des altérations dans une partie de ses règles et dans ses inflexions grammaticales, mais elle se maintint toujours, et conserva toutes les indications de son origine. Dans les villes musulmanes on désigne cette langue par l'appellation de haderite^. Ajoutons que, de nos jours, la majeure partie des habitants de ces villes descendent d'Arabes qui, étant supérieurs en nombre aux peuples de race non arabe qui y habitaient, en avaient fait la conquête, avaient hérité des maisons et des terres des vaincus et s'y étaient laissé corrompre par le luxe. Or les langues se transmettent comme des héritages, et celle dont se servent les descendants des conquérants correspond toujours à l'idiome de leurs ancêtres, bien qu'elle se soit graduellement cor- rompue par suite de leur communication avec des étrangers. On a nommé ce dialecte haderite , parce qu'il est employé par les habitants des liadera (c'est-à-dire des demeures fixes) et des villes, et aussi pour le distinguer de celui des Arabes bédouins, dialecte qui a beaucoup mieux P. 271 conservé la pureté de la langue arabe-. Quand les peuples de race étrangère, tels que les Deïlem, et ensuite les Seldjoukides, se furent jendus maîtres de l'Orient, et que d'autres peuples non arabes, les Zenata et les Berbers, s'emparèrent du pouvoir en Occident, tous les royaumes de l'isla'misme se trouvèrent sous la domination des étran- gers. Cela corrompit tellement la langue arabe qu elle aurait disparu tout à fait si les nmsulmans n'avaient pas travaillé à sa conservation par le zèle qu'ils mirent à garder soigneusement, dans leur mé- moire, le texte du Coran et celui des traditions relatives au Prophète.
' Quelques lignes plus loin l'auleur ^ Lilléral. «qui est plus enraciné dan:s
explique la signification de ce mot. l'arabisme. »
�� �