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��PROLEGOMENES

��iVlèiue dans les temps du paganisme, les peuples avaient une pro- fonde vénération pour la maison sainte, et les rois, comme Chosroès et autres, y envoyaient de riches oiFrandes. On connaît l'histoire des épées et des deux gazelles d'or qu Ahd el-Moltaleb retrouva en dé- blayant le puits de Zemzem. Quand le Prophète s'empara de la Mecque , il trouva dans la citerne située dans l'intérieur delà (maison sainte) soixante et dix mille onces d'orque les rois y avaient envoyées comme dons. Ce trésor valait deux millions de dinars et pesait deux cents 222. quintaux ^ Ali lui proposa alors d'appliquer ces richesses aux frais de la guerre; mais son avis ne fut pas accueilli. On donna le même con- seil à Abou Bekr; mais il n'y fit aucune attention. Voilà ce que rap- porte El-Azrakl^. « El-Bokhari relate la tradition suivante, qu'il fait re- monter à Abou OuaïP : «J'allai m'asseoir, dit-il, à côté de Cheïba » Ibn-Otbman ^ qui me dit : Omar Ibn cl-Khattab s'étant assis à côté de « moi, prononça ces paroles : J'ai la pensée de ne pas laisser une seule " pièce jaune ou blanche dans ce dépôt , et de tout distribuer aux vrais « croyants. Je lui dis: Tu ne feras pas cela. — Pourquoi.-* me dit-il. Je " répondis : Parce que tes deux compagnons ( et prédécesseurs) ne l'ont « pas fait. — Ah! s'écria-t-il , ce sont là des hommes dont la conduite " doit servir d'exemple. » Abou Dawoud'^ et Ibn Madja ont inséré cette tradition dans leurs recueils. Ce trésor resta où il était jusqu'à la ré- volte d'El-Aftas (le camus), dont le vrai nom était El-Hoceïn, et qui était fils d'El-Hoceïn, fils d'Ah, fils d'Ali Zeïn el-Abedîn^ Cela eut

��' Soixante et dix raille onces font cin- quante huit quintaux et trente-trois livres. Le même poids d'or estimé à six dinars (ou 60 francs) l'once ferait quatre cent vingt mille dinars. Donc les chiffres don- nés par notre auteur ne sont pas exacts.

  • Voyez les Chroniques de la Mecque,

texte arabe, t. I, p. Iv, Ivl, del'édition de M. Wûstenfeld. Ei-Azraki écrivit son his- toire dans la première moitié du iii'siècle de l'hégire.

' Voy. ci-devant, p. i64, note 1.

��* Avant c>-J^, insérez jlj.

' Cheïba IbnOlhman, Coreïchile de la famille des Abd ed-Dar, prêta le serment de fidélité à Mohammed peu de temps après la prise de la Mecque.

° Voy. ci-devant, p. iSg, note 1.

' Voy. ibid. note 4-

' Ali Zeïn el-Abedîn était le quatrième des douze imams. Son descendant, El- Aftas, prit part à la révolte d'Ibn Taba- laba , qui , en l'an 1 99 de l'hégire , souleva la ville de Koufa contre le khalife abba-

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