258 PROLÉGOMÈNES
suite les grands et les notables, afin de leur faire voir ces anciennes constructions. Ibn Abbas lui recommanda fortement de poser (pro- visoirement) devant les yeux du peuple un objet qui leur servirait de kibta\ et, par suite de ce conseil, il érigea autour des fon- dations un échalaudage de bois, qu'il fit recouvrir de toiles. De cette manière, il évita de laisser disparaître la kibla. 11 fit venir de Sanâa (du Yémen) un approvisionnement de plâtre et de chaux, et, s'é- tant informé du lieu où se trouvaient les anciennes carrières, il en tira toutes les pierres dont il avait besoin. Ayant alors commencé à bâtir sur les fondations posées par Abraham, il éleva les murailles à la hauteur de vingt-sept coudées. Il mit à la maison deux portes, qu'il plaça au niveau du sol, se conformant ainsi aux indications fournies par la tradition déjà citée. Il dalla l'intérieur de la maison avec du marbre et en revêtit aussi les murailles. On fabriqua, par . son ordre, des lames d'or pour recouvrir les portes, et des clefs d'or (pour les serrures).
El-Haddjadj, étant venu l'y assiéger sous le règne d'Abd el-Melek, foudroya la mosquée avec ses mangonneaux , et fendit ainsi les mu- railles de la maison (sainte). Après avoir vaincu Ibn ez-Zobeïr, il de- '.215. manda l'avis d'Abd el-Melek au sujet des ahérations et des additions que ce chef y avait faites. Le khahfe répondit par l'ordre de tout abattre , et de reconstruire la maison sur les fondations mêmes que les Coreïchides avaient choisies. Encore aujourd'hui elle porte sur ces fondations. On rapporte qu'Abd el-Melek, ayant ensuite acquis la certitude que la tradition attribuée à Aïcha était authentique, re- gretta vivement ce qu'il avait permis. «Ah! s'écria-t-il, j'aurais mieux fait de laisser à Abou Khobeïb^ la responsabilité dont il s'était chargé en reconstruisant la maison (sainte). » EI-Haddjadj abattit sur une longueur de six coudées et un empan la partie de la maison qui re- gardait le Hidjr, et la reconstruisit sur les fondations posées par les Coreïchides. Il fit boucher la porte occidentale ainsi que la partie
' Le point vers lequel lous les miisui- Pour ej-zv*^, lisez i_)-*^- Abou Kho-
iiiansdoiventsetournerenfaisanllaprière. beïb était le surnom d'Ibn ez-Zobeïr.
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