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D'IBN KIIALDOUN. 231

qui soil vraie, à moins qu'on ne l'interprète d'une manière allé- gorique, ainsi que font les gens du peuple, ou qu'on ne l'explique au moyen de conjectures, à l'exemple des gens haut placés, qui y attachent de l'importance.

En Orient, j'ai eu connaissance d'un volume de prédictions [mel- haina) attribué à Ibn el-Arebi el-Hatemi'. Cet ouvrage se compose d'un long discours qui est, pour ainsi dire, une suite d'énigmes dont p. 19G. Dieu seul peut reconnaître le sens. L'auteur y a intercalé des amu- lettes composés de nombres^, des allusions obscures, des figures d'animaux représentés en entier, de têtes coupées et d'animaux^ extraordinaires. A la fin se trouve un poëme dont la rime est formée par la lettre /. Je suis porté à croire que rien de tout cela n'est au- thentique, car aucune de ces indications n'est basée sur un principe qui soit scientifique ou astrologique, ni sur aucun autre principe.

En Egypte, j'ai entendu quelques hommes haut placés se commu- niquer, les uns aux autres, ime melhama très-singulière, composée par Ibn el-Arebi; mais ce recueil n'est probablement pas le même que celui dont je viens de parler. L'auteur, en donnant l'horoscope de la fondation du Caire, dit que cette ville continuerait à être habitée pendant quatre cent soixante ans, et il appliie son opinion sur des indications fournies par les aspects des corps célestes. Cela nous mè- nerait vers l'an- 83o, car, si nous réduisons ces années, qui sont so- laires, en années lunaires, à raison de trois ans pour chaque groupe de cent ans, on ajoutera quatorze années, et nous obtiendrons quatre cent soixante et quatorze* années (lunaires); ajoutons cette somme à 358, qui est la date de l'année de l'hégire dans laquelle le Caire fut bâti, et nous obtiendrons (pour la date de la ruine du Caire) l'an 832 ^ si toutefois la déclaration d'Ibn el-Arebi est vraie et si les indications astrologiques dont il s'est servi sont exactes.

J'ai entendu dire qu'il y avait aussi en Orient plusieurs melhama

' Voyez ci-devant, p. 191. ■* Poin; ^jy[j^^. sc^ c:>^[^;S^-

  • Je lis *j.>tX£.. Ces amulettes sont ce ' Insérez ">Jj[} après le mol <Jl,^^I.

que nous appelons des carrés magiques. ' On voit que notre auteur attachait

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