212 PROLÉGOMÈNES
raison, mais par un accord général et par un syslènne conventionnel que l'on a nommé hiçab el-djomel, système bien connu, il est vrai, de- p.uis un temps reculé; mais son ancienneté ne fait pas qu'il soit une preuve démonstrative. D'ailleurs, Abou Yacer et son frère Hoeï n'é- taient pas de ces liommes dont l'opinion puisse faire autorité en pa- reil cas; ils ne comptaient même pas au nombre des savants juifs, car leur tribu menait une vie nomade dans le Hidjaz, et ignorait non- seulement les sciences et les arts, mais aussi leur propre loi et les rè- gles de jurisprudence renfermées dans leur livre (le Pentateuque) et observées par ceux de leur race. Au reste, on est très-porté à recueil- lir des calculs de ce genre, ainsi que fait le vulgaire dans toutes les nations. Cette anecdote ne sert donc à rien pour ce que Soheïli vou- lait prouver.
Les prédictions qui regardent cbaque dynastie particulière de la nation musulmane ont pour base une tradition, considérée comme collective, et qu'Abou Dawoud a publiée comme provenant de Ho- deïfa Ibn el-Yeman'. Il la tenait de son précepteur, Mobammed Ibn Yahya ed-Dohli, qui l'avait apprise de Saîd Ibn Abi Meryem, qui l'avait reçue d'Abd Allah Ibn Ferroukb , qui l'avait obtenue d'Osama Ibn Zeïd el-Leïthi^, qui la tenait du fils de Cabîsa* et petit-fils de Doueïb, qui déclarait l'avoir entendu rapporter en ces termes par son père : « Hodeïfa Ibn el-Yeman a dit : Par Allah! je ne sais si mes com- pagnons ont oublié ou s'ils font semblant d'oublier; par Allah! de tous les chefs de révoltes qui paraîtront jusqu'à la fin du monde, et qui auront au moins trois cents partisans, le Prophète n'en a pas omis un seul : il les a désignés tous par leurs noms et les noms de leurs pères et les noms de leurs tribus. » Abou Dawoud ne fait aucune observation sur cette tradition , et nous avons déjà fait remarquer*' qu'il a dit dans son traité : « Tout
' Abou Abd Allah Hodeïfa Ibn el-Ye- ' Cabîsa, fils de Doueïb, mourut en
nian, un des Compagnons du Prophcle, Syrie vers l'année 86 (706 de.I. C).
mourut à Medaïn lan 36 de l'hégire (656- ' Noire auleur allribue ici à Abou Da-
667 de J. C). woud une remarque faite par Soheïli. (Voy.
' Mon l'an aoi de l'hégire (81G 817 ci-devant, p. 163.) deJ. C).
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