D'IBN KHALDOÛN. 193
disaient-ils, a appartenu de droit auxCoreïchides , d'après une maxime fondée sur l'accord général , autorité que les ignorants ne sauraient affaiblir par leurs dénégations, il faut que l'imamat reste à celui d'entre les Corcïchides qui tient de plus près au Prophète. Si cette dignité se manifeste, ce sera la postérité d'Abd el-Mottaleb qui en sera revêtue; si elle demeure cachée, elle appartiendra à un de ceux qui font réellement partie de Yaal (la famille); or Yaal, ce sont ceux dont la famille ne restera pas cachée quand il (l'imam) pa- raîtra'. » Dans l'Ancâ Moghrib d'Ibn el-Arebi el-Hatemi , ce person- nage est intitulé le sceau (khatem) des saints (ouéli). On le désigne aussi par le surnom de la brique d'argent, ce qui est une allusion à une tradition rapportée par El-Bokhari, dans le chapitre qui traite du sceau des prophètes. « Le Prophète, dit-ii, s'exprima ainsi : Je sais, à l'égard des prophètes mes prédécesseurs , comme l'homme qui bâtit une maison , et qui, pour l'achever, n'a qu'à poser en place une seule brique; moi je sais cette brique. » Ainsi donc, ils expliquent l'expression sceau des prophètes par la brique qui sert à compléter l'édifice. Le per- sonnage ainsi nommé est le prophète qui a obtenu le don du prophé- lisme parfait. Ils rapportent les divers degrés de la sainteté à ceux du prophétisme, et ils donnent à celui qui possède la sainteté parfaite le titre de sceau des saints; voulant indiquer par là qu'il est parvenu^ au degré qui s'appelle la perfection (khatema) de la sainteté, de même que celui qui était le sceau des prophètes avait occupé^ le grade qui P. 167. est la perfection du prophétisme. Et puisque, dans la tradition déjà rap- portée, le législateur (inspiré) a représenté ce qui perfectionne le pro- phétisme comme la brique de la maison, et qu'il'y a une analogie par- faite entre les degrés du prophétisme et ceux de la sainteté, il doit y avoir dans celle-ci une brique unique qui corresponde à la brique du prophétisme" : dans le prophétisme, la brique est d'or; elle est
' Celle phrase, fort obscure, paraît indi- maniisi rit D et l'édilion de Boulac.
querque l'imam se manifesterait dans une ' Je lis encore lyjL=>., an lieu deluL^.
autre famille que celle de Mohammed. ^ * Dans le texte arabe , cette pensée n'est
Pour Ijjl^, je lis I*jL^, avec le pas exprimée avec assez de précision.
Prolégomènes. — ii. s 5
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