190 PROLEGOMENES
Passons aux soulis : ceux des premiers temps ne s'étaient jamais appliqués à l'examen de cette question; dans leurs discours ils se bornaient à enseigner comment on maintient le combat spirituel par les pratiques (de la dévotion) , et à faire connaître les états d'extase et i64. de ravissement qui en résultent. Les chiites imamiens et ceux de la secte rafedite discouraient (de leur côté) sur la prééminence d'Ali, sur son droit à l'imamat, dignité que le Prophète, à ce qu'ils préten- daient, lui avait léguée, et sur l'obligation de répudier l'autorité des deux cheikhs ( Abou Bekr et Omar) , ainsi que nous l'avons dit ailleurs^ Plus tard, le dogme de l'impeccabilité de l'imam surgit chez eux, et les ouvrages qui traitaient de leurs doctrines se multiplièrent.. Ceux d'entre les chîïtes qui étaient Ismaïliens professaient que Dieu s'était établi dans Je corps de l'imam; d'autres prétendaient que l'imam déjà mort reparaîtrait dans le monde, soit«en personne, soit par une espèce de transmigration; d'autres attendaient le retour de l'imam que la mort leur avait enlevé, et d'autres enfin croyaient que l'auto- rité suprême reviendrait aux gens de la maison ^. A l'appui de ces opinions- ils citaient les traditions que nous venons de rapporter re- latives auMehdi, et d'autres encore. Ensuite, chez les soufis des der- niers temps, on se mit à discourir de la révélation extatique et de ce qui est caché derrière le voile des sens. Beaucoup d'entre eux pi'ofessaient, d'une manière absolue, soit l'établissement de la divi- nité dans le corps de l'imam, soit l'identité complète de l'imam avec Dieu. En cela ils s'accordaient avec les imamiens et les rafedites, qui admettaient la divinité réelle de l'imam , ou bien l'établissement de Dieu dans le corps de ce personnage. La doctrine de l'existence du Cotb^ et des Abdals commença aussi ^ à s'enseigner chez eux, doctrine qui semble avoir été calquée sur celle professée par les rafedites au
ditionnisies; j'y ai trouvé seulement qu'un ^ Voyez ci-devant, p. 170, note A.
nommé Djoreïdj ou Horeïdj avait prêté ' Selon les mystiques , le Cotb « axe » est
le serment de fidélité à Moliammed dans un saint personnage à qui Dieu a délégué
une des réunions qui eurent lieu à l'A- l'inspection du monde, caba. ' Voyez ci-devant, page 168, note à-
' Voyez la 1" partie, p. 4oo et suiv. ' Après itÀ.», insérez Lijf.
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