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D'IBN RHALDOUN. 181

lui dit : « Il sortira d'entre ces deux montagnes. » — « Assurément , dit Abou 't-Tofaïl, je ne m'en éloignerai jamais jusqu'au jour de ma mort. » Et il mourut là, c'est-à-dire à la Mecque. Selon le Hakem, cette tradition est saine, si on la juge d'après les règles suivies par El-Bokhari et Moslem; mais, à notre avis, elle n'est authentique que d'après les règles de Moslem seulement; car, dans Yisnad, se trou- vent les noms d'Ammar ed-Dehebi et de Younos Ibn Abi Ishac\ per- sonnages sur l'autorité desquels El-Bokhari n'a jamais donné des tra- ditions. Dans le même isnadse trouve aussi le nom d'Anir Ibn Moham- med el-Ancazi^, personnage dont El-Bokhari ne cite jamais le témoi- gnage comme définitif, à moins de pouvoir l'appuyer par celui d'un autre traditionniste. Ajoutez à cela qu'Ammar était chîïte. Si Ahmed (Ibn Hanbel), Ibn Maîn, Abou Hatein, Neçaï et autres docteurs ont déclaré qu'Ammar était une autorité sûre, il n'en est pas moins vrai qu'Ali Ibn el-Medîni^ m'a rapporté, d'aprèç Sofyan, que Bichr* Ibn Merouan lui coupa les jarrets. « Et pourquoi? » lui disais-je ^. — « Parce qu'il était chîïte, » répondit- il.

Ibn Madja a rcpi'oduit une tradition qui remonte à Anes Ibn Malek* et qui avait passé d'Anes à Abd Allah (Ibn Masoud), puis de celui-ci

��nombre tous les autres burent à leur gré. Selon le commentateur El-Bcïdhaoui , le nombre de ceux qui obéirent à cet ordre était de trois cent treize, ou bien de trois mille, selon une autre tradition, ou bien encore de mille. Moliammed a évidem- ment attribué à Talout (Saul) ce qui était arrivé àGédéon dans son expédition contre les Madianiles. Selon la Bible ( .luyes, VII, 6), le nombre de ceux qui avaient pris de l'eau avec la langue était de trois cents.

' Younos, fils d'Abou Ibn Ishac es-Sa- bîai, mourut l'an 169 (775-776 de J. C).

' Amr Ibn Mohammed el-Ancazi , natif de Roufa, mourut l'an 199 (8it\S\b de J. C).

��' Le hafedh et traditionniste Ali Ibn Abd Allab , surnommé Ibn el-Medînl, surpassa, dans la critique des traditions, tous le.s docteurs de son temps. Il mourut l'an 334 (8A8-849 de J. C).

' Pour s->w-j, lisez v-^. Bicbr, fils de Merouan Ibn elHakem , quatrième souve- rain omeïade de l'Orient, mourut l'an 7/I (693-69^ de J. C), après avoir gouverné les provinces de Basra et de l'Irak.

' Ces observations critiques appartien- nent évidemment à Ibn Abi Kheïthema (voy. ci-devant, p. 160); il avait fort bien pu rencontrer Ibn el-Medîni.

° Anes Ibn Malek, l'un des Compagnons de Mohammed et traditionniste très-cé- lèbre, mourut l'an 98 (71 1-713 de J. C).

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