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DIBN KHALDOUN. 451

non-seulement à décider entre particuliers, mais à s'occuper d'affaires qui intéressaient la communauté musulmane; il devait administrer les biens des insensés, des orphelins, des banqueroutiers, des prodigues et d'autres interdits; veiller à l'exécution des testaments et aux fonda- tions pieuses; marier les orphelins qui n'avaient pas de tuteurs na- turels, dans le cas où le cadi fût du rite dans lequel cela est permis; il inspectait les rues et les bâtiments; surveillait la conduite des té- moins légaux, des syndics et des fondés de pouvoir, en se servant de la voie de justification et d'improbaiion ^ pour constater leur moralité et savoir s'ils étaient dignes de confiance. Voilà en quoi consistent maintenant les attributions d'un cadi et les fonctions de sa charge. Autrefois les khalifes commettaient à un cadi le redressement des griefs^. Dans cet office, la puissance du sultan vient à l'appui de l'équité du magistrat, afin que celui-ci puisse tenir la main haute et se faire craindre. Il doit châtier celui des partis qui a opprimé l'autre ^ et punir celui qui a transgressé ; exécuter, en un mot *, ce que les cadis ordinaires et autres fonctionnaires seraient dans l'impossibilité de faire. Il discute les preuves testimoniales, inflige des châtiments extra- ordinaires, et accueille de simples indications et des faits accessoires ; il diffère la prononciation du jugement jusqu'à ce qu'il ait bien re- connu la vérité; il encourage les parties litigantes à s'arranger, et p. lioo. oblige les témoins à déposer sous la foi du serment. On voit que ses attributions sont plus étendues que celles du cadi. Tous les kha- lifes, jusqu'au règne d'El-Mohtedi l'abbacide, remphssaient cet office eux-mêmes; mais, dans des cas assez rares, ils le confiaient à leurs cadis. Ali s'y faisait remplacer par Abou Idrîs el-Khaoulani ; El-Ma- moun, par \ahya Ibn Akthem '•'; et El-Motacem, par Ibn Abi Dawoud.

' Voyez cl-devanl, page 72. celle nature, il fallait établir une cour spé-

' Littéral. « l'examen des plaintes dop- claie, présidée par un cadi armé de pou-

primés. » — Si l'oppresseur était un voirs tout à fait extraordinaires.

homme puissant, le cadi ordinaire pou- ^ Pour tUilf, lisez ILkJI.

vait bien donner jugement contre lui, mais ' Pour (juT, lisez «ooT.

il n'avait pas les moyens de faire exécuter ' Ici, dans le texte arabe, et deux lignes

la sentence. Pour décider des alTaires de plus bas, lisez |C^-^=I à la place d'ïv.^1.

57.

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