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DIBN KHALDOUN. 339

niohades eurent effeclué (successivement) la conquête de ce pays, les musulmans espagnols furent tellement opprimés et maltraités par les vainqueurs, que leurs cœurs en furent remplis de haine et d'indigna- tion. A l'époque où le gouvernement des Ahnohades tirait vers sa fin, les Cids' (ou princes) de cette dynastie cédèrent au roi chrétien un grand nombre de forteresses , dans l'espoir d'obtenir de lui ^ des secours qui les mettraient en mesure d'entreprendre la conquête de Maroc, capitale^ de l'empire. Toutes les anciennes familles arabes qui étaient restées en Espagne et qui conservaient encore leur esprit national se réunirent alors ; peu disposées par leur origine à rester dans des villes et à séjourner dans des établissements fixes, elles s'é- taient consacrées à la vie militaire et servaient dans les milices de l'empire". Ibn Houd (roi de Saragosse), Ibn el-Ahmer (le Nasride, sultan de Grenade), et Ibn Merdenich (chef de l'Andalousie orien- tale) *, appartenaient chacun à une de ces familles. Le premier, ayant saisi le commandement, fit proclamer en Espagne l'autorité spirituelle des khalifes abbacides, souleva le peuple contre les Al- mohades, dont il venait de répudier la souveraineté, et parvint à les expulser du pays. Ensuite Ibn el-Ahmer aspira au pouvoir et, ne vou- lant pas reconnaître pour chef religieux le khalife abbacide, ainsi que l'avait fait Ibn Houd, il fit prononcer la prière publique au nom d'Ibn Abi Hafs, chef almohade et souverain de l'Ifrîkiya. Pour s'emparer du pouvoir, il n'eut besoin que d'un très-faible parti, composé de membres de sa propre famille, qu'on nommait les Roouça (les rêïs

' Les princes de la famille royale des nidcs avaient alors enlevé aux Almobades

Almoliades et de celle des Hafsides por- la ville de Maroc et les provinces qui en

laienl le litre de Cid. En arabe, ce mot dépendent.

signifie seigneur ou maître et s'écrit seïyid; ' Pour Là^j^j., je lis f»iS£,. avec le ma-

la prononciation vulgaire et usuelle de ce nuscrit C et l'édition de Boulac.

mol est cîd. Rodrigue de Bivar, en adop- ' Le nom Merdeiûch n'est ni arabe ni

tant ce titre , n'avait fait que suivre un berber ; serait-il une altération arabe du

usage propre aux musulmans de l'Occi- nom Mariinus? Ibn Klialdoun a consacré

dent. une notice à Ibn Merdenîch dans son His-

^ Pour Aj, lisez «j. toire des Berbers.

��Pour ùy^j^ , lieez o^^à». Les Méri-

��43.

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