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D'IBN KHALDOUN. 323

pi'ovinces situées sur les frontières de l'empire, les chefs à qui cette famille avait confié des commandements conservent toujours pour elle un profond sentiment de dévouement. Aussi, lorsqu'un prince appartenant à cette illustre maison et nourri au sein de la puissance est obligé de se réfugier auprès d'eux, ils se rallient autour de lui pour le protéger et pour soutenir sa cause. Dans l'espoir qu'il re- P. 283. prendra sa haute position' et qu'il enlèvera le pouvoir à ses parents'^, ils travaillent à fonder son autorité sur une base solide, et ne songent même pas à partager le pouvoir avec lui. Ils se dévouent à la cause de leur protégé, parce que le prestige du commandement l'entoure, lui et les siens^, et parce qu'ils regardent comme un article de foi cju'une obéissance entière leur est due. S'ils cherchaient à partager l'autorité* avec lui ou à l'exercer à son exclusion, ils perdraient la cause qu'ils voulaient défendre*. Ce fut ainsi que les Idrîcides fon- dèrent un empire dans le Maghreb-el-Acsa* et que les Fatémides étal)lirent leur domination en Ifrîkiya et en Egypte. Ces descendants d'Ali Ibn Abi Taleb (gendre de Mohammed) avaient abandonné l'O- rient pour se réfugier dans les provinces les plus éloignées du siège du khalifat, et entrepris d'arracher le pouvoir aux mains des Ab- bacides. Cela eut lieu après que la souveraineté des descendants d'Abd-Ménaf eut passé des Omciades dans la famille de Hachem. (Les Idrîcides et les Fatémides,) s'étant réfugiés dans le fond du Maghreb, prirent les armes (contre la dynastie abbacide) et ral- lièrent plusieurs fois les peuples berbères autour de leurs dra- peaux. Les Auréba' et les Maghila embrassèrent la cause des Idrî-

' Littéral. > ils espéraient le lafleraiisse- domination sur le monde est solide en

ment de ses racines. » lui et en son peuple. »

' Ses parenfs, c'esl-à-dire, ceux qui l'ont ' Pour [j-«I^, lisez L»j-»l^.

détrôné ou à qui il veut enlever le pou- ' Littéral, «elle (c'est-à-dire, la terre)

voir. Le mot j<*^. au pluriol j^^'^' , est trimblerait de son tremblement. » (Coran,

employé par Ibn Khaldoun avec la sigiii- sour. xcix, vers, i.)

fication de parent d'un souverain, prince ' La partie septentrionale du royaume

d'une JamiUe royale. acluel de Maroc.

"■ Littéral. « parce que la teinture de la ' Pour ^AyyJ , lisfz '■iyy^-

4i.

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