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mais l'individu qu'elles choisissent est celui dont le caractère leur convient le plus. Dès lors la branche favorisée de la famille prospère rapidement, pendant que l'autre se flétrit et perd tout son éclat'. Cela arrive dans toutes les dynasties, dans les familles qui gouvernent des tribus , dans celles dont les chefs occupent de grands commandements et chez tous les peuples dont l'esprit de corps est bien prononcé. Quant aux familles établies dans les villes, elles tombent dans la dé- cadence et leurs familles collatérales les remplacent. Si Diea voulait, il vous ferait disparaître et amènerait [pour vous remplacer) une nouvelle génération ; pour lui, cela ne serait aucunement difficile. [Coran, sour. iv, vers. i32.)

La thèse que la noblesse d'une famille demeure pendant quatre générations est généralement vraie ; quoique des maisons soient tom- bées en décadence et aient disparu avant d'avoir eu des rejetons du quatrième degré; d'autres en ont du cinquième ou du sixième degré, mais elles sont déjà en décadence et sur le point de s'éteindre. On a posé la condition de quatre générations, parce que ce nombre com- prend le fondateur, le conservateur, l'imitateur et le destructeur, et qu'en effet il ne saurait être moindre. Dans les éloges et les panégy- riques, on trouve encore ce nombre de quatre employé pour désigner le plus haut degré de la noblesse d'une famille : notre saint Prophète a dit : « Le noble, fils de noble, fils de noble, fils de noble, c'est Joseph, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham.» Cette parole indique clairement que Joseph avait atteint au point le plus élevé ^ P. 25o. de la noblesse. Dans le Pentateuque se trouve un passage qui signifie : « Moi, ton Seigneur, je suis puissant^ et jaloux; je me venge des pé- chés des pères en punissant les enfants jusqvi'à la troisième et la

Littéral. « l'édifice de sa maison (c'est- dans la version des Septante , dans la tra-

à-dire de sa gloire) s'écroule. » duction arabe de Saadias, dans la traduc-

  • Pour j iu, lisez ^^ JyUjt aL. tion arabe d'Alexandrie, dans la traduction

' Pour ^^lî, lisez ^jjU». L'équivalent arabe du Pentateuque publiée par Erpe-

de ce mot ne se trouve pas dans le texte nius, et dans trois autres traductions arabes

hébraïque du verset cité par IbnKhaldoun. donl o" trouve des exemplaires dans la

Il manque aussi dans le texte samaritain , Bibliotlièque impériale li n'y a que la

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