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vrai qu'entre les demandes et les réponses il y a un certain rapport, en ce que les réponses sont intelligibles et conformes (aux questions) ainsi que cela doit l'être dans la conversation. Il est vrai aussi que la réponse s'obtient de la manière suivante : on fait un triage dans la col- lection des lettres fournies par les mots de la question et par les P. 217. rayons du tableau; on applique les produits de certains facteurs aux cases du tableau, d'où l'on tire ensuite quelques lettres; on met à part certaines lettres en faisant plusieurs triages au moyen des dour, et l'on place tout cela vis-à-vis des lettres qui forment le vers (de Ma- lek Ibn Woheïb).

Un homme intelligent qui aura examiné les rapports qui existent entre les diverses parties de cette opération parviendra à en décou- vrir tout le secret; car les rapports mutuels des choses fournissent à l'esprit le moyen d'obtenir la connaissance de l'inconnu, et lui ser- vent aussi de voie pour y atteindre. La faculté d'apercevoir les rap- ports des choses se trouve surtout ^ chez les personnes habituées aux exercices spirituels, dont la pratique augmente la puissance raison- nante, et ajoute une nouvelle force à la faculté de la réflexion. C'est là un effet dont nous avons déjà donné l'explication plus d'une fois. L'idée que nous rappelons ici a eu pour résultat que presque tout le monde attribue l'invention des zaïrdja à des hommes qui s'étaient épuré l'âme au moyen d'exercices spirituels; ainsi la zaïrdja dont je viens de parler est attribuée à Es-Sibti (qui était souii). J'en ai vu en- core une autre, imaginée, dit-on, par Sehel Ibn Abd- Allah, et j'avoue que c'est un ouvrage étonnant, produit bien remarquable d'une grande application d'esprit ^. Pour expliquer comment la zaïrdja d'Es-Sibti fournit une réponse en forme de vers, je suis porté à croire que l'em- ploi du vers d'Ibn Woheïb, comme type, influe sur la réponse et lui communique la même mesure et la même rime ^. A l'appui de mon

' L'auteur aurait dû écrire Lç^ H, mais « une merveille dont l'explication embar-

il a suivi l'usage de son pays. rasserait l'esprit. »

La leçon oLUif nous paraît préféra- ' Voici la traduction littérale de cette

ble; si on l'adopte, il faut traduire ainsi : phrase : « cela provient de la mise (de cer-

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