Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/373

Cette page n’a pas encore été corrigée

en se conformant aux principes qui règlent la marche de l'opération, et après avoir employé un certain nombre de doar. De cette manière on tire (du tableau) plusieurs lettres dont une partie doit être supprimée, et dont le reste se place vis-à-vis de celles qui composent le vers d’Ibn Woheïb. On range aussi quelques-unes de ces lettres parmi celles qui avaient formé les mots de la question et auxquelles on en a déjà ajouté d’autres. On élimine de cette série de lettres celles dont les places sont indiquées par certains nombres appelés dour; (voici comment :) on passe sur autant de lettres qu’il y a d’unités dans le doar, et, arrivé à la dernière unité du doar, on prend la lettre qui y correspond et on la met à part; puis on continue l’opération jusqu’à la fin de la série de lettres’. On répète cette opération en employant plusieurs autres dour destinés à cet usage. Les lettres isolées que l’on obtient ainsi se rangent ensemble et produisent un certain nombre de mots formant un vers, dont la rime et la mesure sont les mêmes que celles du vers qui a servi de clef, et qui a pour auteur Malek Ibn Woheïb. Nous traiterons de toutes ces opérations dans la section des sciences, au chapitre qui indique comment on doit se servir de cette zaïrdja ^.

Nous avons vu beaucoup de personnes haut placées montrer un grand engouement pour la pratique de cet art, et s’y appliquer dans l’espoir de connaître les secrets du monde invisible. Ils croyaient que l’à-propos des réponses aux questions suffisait pour indiquer que les événements seraient conformes aux réponses. Cette opinion est mal fondée ; le lecteur a déjà compris qu’on ne saurait connaître les secrets du monde invisible par l’emploi des moyens artificiels. Il est

appelle rfour certains nombres au moyen desquels on se guide en faisant le triage des lettres dont les mots de la réponse doivent se composer. On vient de me communiquer un exemplaire d’une traduction turque de la 6’ section des Prolégomènes d’Ibn Khaldoun. Il renferme une copie lithographiée de la zaïrdja de Sibti , tableau que j’avais vainement cherché en Algérie et à Paris. Je la reproduirai dans la troisième partie de cette traduction,


Je donne ici le sens du texte arabe, trouvant qu’une traduction littérale serait inintelligible.

Voy. t. III, p. 162, du texte arabe.