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��PROLÉGOMÈNES

��planétaires) pour ne pas se donner la peine de prendre la hauteur des astres^ au moyen d'instruments astronomiques, et de calculer les positions moyennes (des corps célestes), ils inventèrent des figures de géomancie et leur assignèrent seize niansions, celles de la sphère et les quatre points cardinaux. Us les rangèrent par classes, l'une heureuse, l'autre malheureuse, la troisième mélangée de bien et de mal, ainsi que cela s'était fait pour les planètes. De tous les aspects, ils ne gardèrent que le sextil, et lui attribuèrent les diverses indications que les astrologues, dans la résolution des problèmes, attribuent aux astres. Mais^, ainsi que nous favons dit, aucune indication réelle ne peut s'obtenir des étoiles, ni de (ce genre de)* géomancie. Dans les grandes villes on trouve beaucoup de fainéants qui pratiquent la géomancie pour gagner leur vie; ils ont même rédigé sur ce sujet plusieurs traités renfermant les principes fondamentaux de leur art. Parmi ces écrivains nous remarquons Ez-Zenati *. Quelques géoman- ciens ont cru obtenir, par l'emploi de leur art, la perception de ce qui P. 2o5. se passe dans le monde invisible. Ils essayent de préoccuper les sens en regardant avec attention les figures qu'ils ont tracées, et d'obtenir ainsi cette disposition (à la perception spirituelle) qui, chez d'autres personnes, est une faculté innée. Plus tard nous reviendrons là-dessus. Parmi les gens du métier, ceux-ci occupent le rang le plus respectable.] Tous les géomanciens prétendent que leur art tient, par ses racines, aux manifestations du prophétisme qui eurent lieu dans les temps

��' Pour s-UO\i'i« ïuljLtLj LajiA*»', il faut probablement lire j dLjLjutlj LljuaJv»!

' A la place de (j^, je lis yl ^î. Ce paragraphe ne se trouve que dans un seul manuscrit , dont le texte offre assez souvent des leçons peu satisfaisantes; les unes sont évidemment fautives et les autres très-sus- pectes.

' Ici l'auteur entend parler de cette espèce de géomancie dans laquelle l'o-

��pérateur dresse un thème céleste sur lequel il tire un horoscope. Le lecteur verra pins loin qu'Ibn Khaldoun ne refuse pas à une autre classe de géomanciens la faculté de regarder dans le monde spi- rituel.

' Cet auteur est inconnu à Haddji Kha- lifa, le bibliographe. C'est peut-être le même qui composa un traité De modis con- cuhitus variis, dont les exemplaires ne sont pas rares en Algérie.

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