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recherchée. Dans le Kitab el-Ghaïa^ et d’autres livres composés par des gens qui s’adonnaient aux exercices spirituels -, on trouve certains noms qui, étant prononcés* par un homme au moment de s’endormir, amènent une vision par laquelle il apprend ce qu’il désirait savoir. Les adeptes appellent ce charme haloama^. Maslema* indique un de ces charmes dans le Kitab el-Ghaïa et le nomme le haloama de la nature parfaite. Lorsqu’on est sur le point de s’endormir, après avoir terminé ses réflexions secrètes et donné à son esprit une direction convenable, on prononce ces paroles barbares: Temaghis bâdan yeswaad ouaghdas noufena ghadis ; puis on énonce ce qu’on désire savoir. Le sommeil étant survenu, le voile disparaît et laisse apercevoir ce secret. On raconte qu’un homme employa P- 19’- ce moyen après avoir macéré son corps par un jeûne de plusieurs

’ Le Ghaïa-t-el-hakîm (Scopus sapientis) est un des recueils arabes les plus complets sur la magie, les sorliléges , la pierre philosophale, etc. Dans le Dictionnaire bibliographique de Haddji Khalifa, cet ouvrage est attribué à Moslim, iu^, el-Madjrîti; mais c’est Maslema, tj-u^, qu’il faut lire. (Voy. ci-après, note li.)

’ Le terme rendu ici par exercices spirituels est rtada, nom d’action d’un verbe qui signifie dompter par l’exercice, par la discipline ; dompter ses passions. Selon l’auteur du Kholaçat es-Solouk, la riada consiste à s’appliquer à la prière et au jeûne ; à se garder, toutes les heures du jour et de la nuit, contre ce qui entraîne dans le péché et mérite le blâme ; à fermer la porte au sommeil et à éviter la fréquentation du monde (litt.la société du peuple) :

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Ce mot signifie du lait caillé.

" Abou ’ICacem Maslema Ibn Mohammed el-Andeloci el-Madjrîti (natif de Madrid en Espagne) était astronome, mathématicien, astrologue et devin. Il composa sur les opérations de la magie et sur les sortilèges un ouvrage célèbre, dont nous venons de parler dans la note 1 . Il laissa aussi un traité sur les nombres, plusieurs ouvrages sur l’astronomie, dans un desquels il calcule le lieu moyen de chaque planète pour le premier jour de l’hégire. Il mourut l’an 398 {1007-1008 de J. C), ou selon Haddji Khalifa, en Sgô. On trouvera une notice sur Maslema et la liste de ses ouvrages dans le Geschichte der arabischen Aertze de Wùslenfeld, p. 61. Il ne faut pas confondre ce Maslema avec l’auteur du Retbat el-Ha- ktm [Gradus sapientis). Celui-ci se nommait Abou ’1-Cacem Maslema Ibn Ahmed el-Cor- tobi el-Madjrîti. Dans son iJefia^ qui traite de la pierre philosophale , il dit avoir commencé la composition de son ouvrage en l’an 439 (10A7 de J. C). (Ms. de la Bibl. imp. supp’ n° 1078.)