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D'IBN KHALDOUN. 207

ment organisés par la nature ', que leur puissance intellectuelle se laisse agiter par la faculté de la pensée et par un effet de la volonté, toutes les fois que cette puissance est excitée par le désir de pénétrer dans le monde spirituel. Mais, comme elle est par sa nature trop faible pour y parvenir, et que cette faiblesse est un obstacle à son progrès, elle s'attache, par une impulsion naturelle, aux moyens P. i8î. secondaires, dont les uns appartiennent au domaine des sens et les autres à celui de l'imagination. Parmi ces moyens nous remarquons les corps diaphanes , les os d'animaux, les discours cadencés-, les au- gures fournis par les oiseaux ou par les quadrupèdes. Ici, la faculté sensitive ou celle de l'imagination s'emploie avec persistance ^, afin de dégager l'âme de la nature humaine. Pour atteindre ce but, l'âme prend pour guides, soit les sens, soit l'imagination. La puissance qui , chez cette classe d'hommes, mène au premier degré de la perception qu'ils cherchent à obtenir, s'appelle divination. Or, chez ces hommes, l'âme est placée, par sa nature, dans un degré d'infériorité qui ne lui permet pas d'atteindre la perfection; elle comprend moins facilement les universaux que les particuliers; aussi s'atlache-t-elle " à ceux-ci plutôt qu'aux premiers. Pour cette raison, la puissance Imaginative existe chez elle dans toute sa force ^. C'est l'instrument qui agit sur les (idées) particulières et les transperce de part en part, soit pen- dant le sommeil, soit pendant la veille. Si (les particuliers) se trou- vent prêts et présents (dans l'âme), rimagination en reproduit les formes et sert de miroir dans lequel (l'âme) ne cesse de regarder.

Le devin ne peut pas atteindre d'une manière complète à la per- ception des choses intellectuelles, car la révélation qu'il reçoit vient des démons. Pour arriver au plus haut degré d'inspiration dont il est

' L'édition de Boulac porte Ij Jii-», le- ' L'édition de Paris et les trois manus-

^'011 qui paraît préférable à celle des ma- crits portent (j«^j L«. Dans l'édilion de

nuscrils et de l'édition de Paris. Boulac, le L« est supprimé. Au reste, on

■ Carmina, incantations. trouvera plus loin des passages où Ibn

' Pour <^.cVA.auj, lisez f^.o^^^. Rhaldoun a employé cette particule d'une

' Pour fc^.«uiA/», lisez fc./L»-.i;v». ^ manière pléonastique

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