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grammaire et le droit, et me donna un idjaza générale Pour les renseignements qu’il me communiquait, il citait l’autorité des di- vers maîtres sous lesquels il avait étudié et dont il avait inscrit les noms sur un registre. Un des mieux connus parmi eux était Abou ’1-Abbas Ahmed Ibn el-Ghammaz el-Khazradji, cadi de la commu- nauté ^, à Tunis.

6° J’étudiai le droit à Tunis sous plusieurs maîtres, savoir : Abou Abd-AHah Mohammed Ibn Abd-AUah el-Djeïyani (natif de Jaën) et Abou ’]-Cacem Mohammed Ibn el-Gasîr, qui m’enseigna aussi l’abrégé du Modaoaena ^, composé par Abou Saîd el-Berdaï (^^S^^’) et inti- tulé El-Temhîd, ainsi que le Modaouena (ou digeste) des doctrines particulières de la jurisprudence malékite. Je fis aussi un cours de droit sous sa direction, et je fréquentai, en même temps, les séances de notre cheïkh Abou Abd-AUah Mohammed Ibn Abd es-Se- lam, cadi de la communauté. Mon frère Mohammed, maintenant décédé ^, assistait avec moi à ces réunions. Je profitai beaucoup des lumières d’Ibn Abd es-Selam, à qui j’entendis aussi lire et expliquer le Mowalta de l’imam Malek. H avait appris, par la voie de la tradi-

��hou « guide de la grammaire, » et le K-afia d’Ibn el-Hadjeb. Le capitaine Baillie a fait imprimer une édition de ces traités à Calcutta, en 1802-1805.

’ L’idjaza, ou licence, est un certificat de capacité que le professeur donne à l’élève, l’autorisant à enseigner les ouvrages qu’il lui a expliqués.

  • Cadi de la communauté [cudi l-àje-

mâa) , titre qu’on donnait au chef des cadis dans les royaumes africains et espagnols, est l’équivalent de caÂi ’l-codat « cadi des cadis » titre généralement employé en Orient.

’ Le Moaaouena , ou Meçail modaouena « questions de droit enregistrées , digesle , » renferme les décisions de Malec et forme la principale base du système de jurisprudence enseigné par cet imam. Le rédacteur, Abd er-Rahman Ibn el-Cacem, mourut au vieux Caire, l’an 191 (806 de J. C).

  • Notre auteur avait deux frères , Mohammed et Yaliya. Le premier paraît être mort jeune; le second partagea pendant

quelques années la fortune de son frère Abou Zeïd, et, comme lui, il composa un ouvrage historique ayant pour sujet la ville de Tlemcen et la dynastie abd el-ouadite; comme lui , il prit une part assez active dans les mouvements politiques de l’Afrique septentrionale et il remplissait les fonctions de secrétaire d’état à Tlemcen lorsqu’il fut assassiné par l’ordre du prince royal Abou Tachefin. (Hist. des Berbers, t. III, p. 47/i et suiv.)