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112 PROLÉGOMÈNES

énoncées par les savants au sujet des latitudes, des heures et des milles que l'on doit attribuer à chaque climat. Dieu a créé toutes choses, et leur a assigné leur destination. [Coran, sour. xxv, vers. 2.)

Les géographes de profession divisent chacun des sept climats, P. 93. dans sa longueur, en dix parties égales, qui se suivent de l'ouest à l'est. Ils énumèrent tout ce que renferme chacune de ces sections, les pays, les villes, les montagnes, les fleuves et les distances qui les séparent. Nous exposerons ici d'une manière abrégée les matières qu'ils ont traitées, et nous ferons mention des pays, des fleuves et des mers les plus remarquables qui se trouvent dans chaque section de climat. Nous prendrons en cela pour modèle l'ouvrage intitulé Nozhet el-Mochtac, qu'Idrîci, le Hammoudien et descendant d'Ali (le gendre de Mohammed'), composa pour Roger, iils de Roger, et roi des Francs de la Sicile. Il résidait alors en Sicile, à la cour de ce prince, s'y étant rendu après que ses aïeux eurent perdu le gouverne- ment de Malaga. Son livre fut écrit vers le miheu du vf siècle^. Cet écrivain avait réuni pour le roi un grand nombre d'ouvrages, tels que ceux de Masoudi, d'Ihn Khordadbeh», d'El-Haucali *, d'El-Adhe^i^ d'Ishac l'astronome ®, de Ptolémée et autres. Nous allons commencer par le premier climat et nous irons de suite jusqu'au dernier.

��LE PREMIER CLIMAT.

Ce climat a, du côté de l'occident, les îles Éternelles (Fortunées),

��' Le géographe Idrîci descendait des Idricides de la famille de Hammoud, qui régnèrent en Espagne après les Omeïades.

' Idrîci termina son travail dans le mois de choual 5A8 , ce qui correspond au commencement de janvier 11 54 de J. C.

' Abou'l-Cacera Obeïd-Allah Ibn Khor- dadbeh , mort en 3oo (912 de J. C). (Voy. la traduction de la Géographie d'Abou'l- féda. introduction, p. lv:i.)

' Abou'l-Cacem Mohammed Ibn Hau- cal, appelé aussi El-Haucali, célèbre géo-

��graphe , mourut postérieurement à l'année 366 (976 de J. C). (Voy. la traduction de la Géographie d'Abou'lféda, par M. Rei- naud, introduction, p. Lxxxii et suiv.)

' Jusqu'à présent on n'a aucun ren- seignement sur ce géographe. Son ou- vrage est cité par Idrîci et Cazouîni.

° C'est probablement l'Ishac Ibn el- Hacen el-Kh»zeni dont il est question ci- devant, page 107. (Voy. la Géographie d' Id- rîci, traduction française, 1. 1, p. xix.}

' Ibn Khaldoun s'accorde avec les géo-

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