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Comme toute vérité peut être conçue par rintelligence , de même qu'elle s'accorde avec la nature des choses, et que la recherche des accidents qui dépendent de son essence est une chose faisable \ il en résulte que l'examen de chaque vérité et de chaque chose com- prise par l'esprit fait naître une science particulière. Mais les savants qui ont considéré ces matières paraissent n'y avoir pris de l'intérêt que pour en tirer du profit. Or la science qui nous occupe n'est d'aucun avantage, excepté pour les recherches historiques, ainsi que les lecteurs pourront déjà l'entrevoir, et, bien que les questions qui se rattachent à son essence et aux circonstances qui lui sont propres fournissent un noble sujet d'étude, il faut avouer que les résultats positifs n'offrent qu'un faible attrait, puisqu'ils se bornent à la simple vérification des renseignements. C'est peut-être pour cette raison que les savants ont évité de s'en occuper. Au reste, Dieu le sait, et la science que vous avez reçue en partage se réduit à peu de chose. ( Coran , sour. XVII, vers. 87.)

Cette branche des connaissances, qui est devenue pour nous, les premiers, un objet d'examen, nous offre des problèmes qui se sont déjà présentés accidentellement aux érudits, et qui leur ont servi d'arguments à l'appui des sciences qu'ils cultivaient; mais ces ques- tions, par leur objet et par leur portée, rentrent dans la classe de celles dont notre science s'occupe. C'est ainsi que les savants, vou- lant démontrer la divine mission des prophètes, allèguent que les hommes , qui doivent s'aider mutuellement afin de pouvoir exister, ont besoin d'un magistrat pour les contrôler. C'est encore ainsi que, dans les traités sur les principes fondamentaux de la jurisprudence, on trouve énoncé, dans le chapitre qui traite du langage, que les hommes ont besoin d'exprimer leur pensée afin de pouvoir se prêter un mu- tuel secours et de se réunir en société, et que le langage est l'instru-

' Pour J^'âJ , lisez Jw.^-;,. — Pour les i854, par M. Sprenger; p. 3 de la tra-

six espèces d'accidents reconnues par les diiction. Ce petit traité doit servir d'Appen-

logiciens arabes, voyez l'édition de la dice au grand ouvrage intitulé Diciionarj'

Riçalel chemsiya publiée à Calcutta en oflhe technical terms oftlie Musulmans.

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