D'IBN KHALDOUN. SF
arme contre les descendants d'Idrîs et qui voulait, par des men- songes, décrédjter leur généalogie. Il prétendait rapporter ces anec- dotes sur la foi de quelque historien du Maghreb qui, probable- ment, avait oublié le respect dû à la famille du Prophète, et révoqué en doute le dogme qui concerne tous les aïeux de cette maison. Du reste, (la famille qui fait) le sujet (de notre discussion) est à l'abri de telles imputations; ces calomnies ne sauraient l'atteindre, et vouloir excuser une faute quand cette faute n'existe pas est une faute. En ce qui me regarde, j'ai défendu l'honneur (des Idrîcides) dans ce monde, et j'espère qu'ils prendront ma défense au jour de la résurrection.
Sachez que la plupart de ceux qui contestent la généalogie des Idrîcides sont des envieux, dont les uns appartiennent à la famille du Prophète, et dont les autres ont la prétention de s'y rattacher. Celui qui se donne pour un descendant de Mohammed revendique une noblesse imposante aux yeux des nations et des peuples répan- dus dans toutes les parties du monde, et il s'expose nécessairement à des soupçons. Mais, lorsque nous pensons que les Idrîcides, sei- gneurs de Fez et de plusieurs contrées du Maghreb, pouvaient montrer une généalogie tellement célèbre, tellement certaine, qu'elle était, pour ainsi dire, sans pareille, et que personne ne pouvait se flatter d'en avoir une semblable, et cela parce qu'elle s'était transmise, par tradition, de race en race, de génération en génération ; (lorsque nous pensons) que la maison d'Idrîs, du fondateur de la ville de Fez, p. 39. est entourée d'autres maisons, que sa mosquée touche aux rues^ d'un quartier très-habité, que son épée nue se voit encore suspendue au somnlet du grand minaret, dans l'intérieur de la ville; (lorsque nous pensons aux) faits qui concernent Idrîs, faits auxquels la voix publique a donné une certitude qui les place, pour ainsi dire, sous nos yeux, et qui dépasse de plusieurs degrés celle des traditions les plus authentiques, (nous devions croire) que les autres membres de
' Le mol derb, au pluriel doroub, s'em- nale, pour désigner une rue dont chaque ploie encore , dans l'Afrique seplentrio- extrémité^ se ferme au moyen d'une porte.
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