D'IBN KHALDOUN.
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��(chef jurisconsulte) des Chiites de Baghdad , et plusieurs autres nota- bles de cette ville. Cela eut lieu en séance solennelle, l'an 4o2 (loi i de J. C), sous le règne d'El-Cader. Leur déposition n'était basée que sur des ouï-dire et sur l'opinion publique qui régnait dans cette ville, opinion dont les soutiens les plus nombreux étaient les servi- teurs de la dynastie abbacide, tous intéressés à repousser cette généa- logie. Les historiens rapportèrent cette déclaration telle qu'ils l'avaient entendue ou apprise , sans se douter qu'elle était tout à fait contraire à la vérité. Les dépêches concernant Obeïd-Allah , que le khalife El- Motadhed adressa à l'émir aghlebide qui commandait à Cairouan et au prince midraride qui régnait à Sidjilmessa, sont un témoignage P. 34. irrécusable, une preuve manifeste que la généalogie des Obeïdites était parfaitement authentique ^ Au reste, El-Motadhed s'était tou- jours montré plus empressé que personne à rabaisser les prétentions de ceux qui se donnaient pour descendants du Prophète. D'ailleurs l'empire et le sultanat sont comme un marché public, où tout le monde apporte ses denrées en fait de sciences et d'arts; on s'y rend dans l'espoir de ramasser quelques faveurs du pouvoir; on y apporte de toute part des anecdotes et des histoires^, car ce qui est bien reçu à la cour est bien reçu par le public. Si le gouvernement voulait agir avec franchise, éviter la partialité, renoncer à ia corruption et à la
��' El-Macrîzi a copié el remanié, dans sa Description toporjraphiqae du Caire, le texte de la défense des Fatemides rédigée par Ibn Khaldoun. Voici de quelle ma- nière il explique la pensée de notre auteur, au sujet des dépèches expédiées par le khalife de Baghdad à l'émir aghlebide qui gouvernait l'Ifrîkiya et au prince midra- ride qui commandait à Sidjilmessa. « Si Motadhed avait cru qu'Obeïd-Ailah ne fût point de la race d'Ali, il n'aurait point écrit aux deux personnages que je viens de nommer pour le faire arrêter; car dans ces temps- là les hommes ne s'attachaient
��point au parti d'un imposteur; ils ne lui prêtaient aucunement obéissance, et ils ne suivaient que des personnages vraiment descendants d'Ali. Or Motadhed conçut des craintes au sujet d'Obeïd-Allah; et certes , s'il l'eût regardé comme un im- posteur, il n'aurait fait aucune attention à lui. » {Chrestom. ar. de M. deSacy, a' éd. t. II, p. 91.) El-Macrîzi ne s'est pas aperçu de l'anachronisme commis par Ibn Khal- doun. (Voyez ci-devant, p. 4o, note 4.) ^ Littéral. « on y cherche les épaves du gouvernement; on y pousse des caravanes d'histoires el d'anecdotes. »
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