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se faisaient, par des voies pacifiques, donner des provisions, certes un pareil fait serait encore plus étrange et plus invraisemblable. Cela démontre que ces histoires sont fausses et supposées. Quant à cette rivière de sable qu'il était impossible de franchir, jamais dans le Maghreb on n'en a entendu parler, malgré le grand nombre de caravanes et d'armées qui, dans tous les temps et dans toutes P- i6. les directions, ont parcouru ce pays et en ont exploré les che- mins. Voilà cependant une histoire qui, malgré son extravagance, est une de celles que l'on met le plus d'empressement à raconter. Pour ce qui concerne l'expédition des Yéménites dans les contrées de l'Orient et le pays des Turcs, nous admettons que le chemin qui y mène est plus large que l'isthme de Suez; mais la distance est encore plus considérable. D'ailleurs, avant d'arriver chez les Turcs, on rencontre devant soi les populations de la Perse et du pays des Grecs; et jamais on n'a entendu dire que les Tobbà aient conquis le territoire des Perses et celui des Grecs. Il est vrai que les Tobbâ eurent à combattre les Perses sur les frontières de l'Irac et de l'Ara- bie, entre Bahreïn et Hîra, localités situées sur les limites des deux territoires. Ces hostilités eurent lieu entre le roi du Yémen , Dhou'l- Adaar, et Keïkaous , fun des rois caïaniens , ainsi qu'entre le petit Tobbâ, Ahou-Kerib et Yestasb, autre roi caïanien; de même, la dynastie yémenite eut des guerres avec les gouverneurs de pro- vinces qui s'étaient partagé l'empire des Caïaniens, et ensuite avec les Sassanides. A en juger d'après le cours ordinaire des événements, on doit regarder comme impossible que les Tobbâ aient traversé la Perse, les armes à la main, pour aller envahir le pays des Turcs et le Tibet, surtout quand on pense au nombre des nations que Ton rencontre sur la route, à la nécessité de se munir de provisions et de fourrage, et à la longueur de la marche. Les récits de ces expé- ditions sont improbables et conlrouvés, quand même ils nous se- raient parvenus d'une bonne source; ils le sont à plus forte raison, puisqu'ils n'ont pas cet appui. L'assertion d'Ibn Ishàc\ que le dernier ' Voyez ci-devant , page 5 , note i .
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