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D’IBN KHALDOUN.


manqué auparavant, c’est-à-dire, la connaissance de l’histoire des souverains étrangers qui ont dominé sur cette région, ainsi que des dynasties turques et des pays qui leur ont été soumis. J’ajoutai ces faits à ceux que j’avais précédemment inscrits sur ces pages, les intercalant dans l’histoire des nations (musulmanes) qui étaient contemporaines de ces peuples, et dans mes notices des princes qui ont régné sur diverses parties du monde. M’étant astreint à suivre toujours un même système, celui de condenser et d’abréger, j’ai pu éviter bien des difficultés et atteindre facilement le but que j’avais en vue. M’introduisant, par la porte des causes générales, dans l’étude des faits particuliers, j’embrassai, dans un récit compréhensif, l’histoire du genre humain; aussi ce livre peut être regardé comme le véritable dompteur de tout ce qu’il y a de plus rebelle parmi les principes philosophiques qui se dérobent à l’intelhgence; il assigne aux événements politiques leurs causes et leurs origines, et forme un recueil philosophique, un répertoire historique.

Comme il renferme l’histoire des Arabes et des Berbers, peuples dont les uns habitent des maisons et les autres des tentes; qu’il traite des grands empires contemporains de ces races; qu’il fournit des leçons et des exemples instructifs touchant les causes primaires des événements et les faits qui en sont résultés, je lui ai donné pour titre[1]: Kitab el-îber, oua diouan el-mobteda oaa’l-khaber ; fi aiyam il-Arab oua’l-Adjem oua’l-Berber, oua men aasarahom min dhoui ’s-soltan il-akber (le Livre des exemples instructifs et le Recueil du sujet et de l’attribut [ou bien : des Origines et de l’histoire des peuples], contenant l’histoire des Arabes, des peuples étrangers, des Berbers et des grandes dynasties qui leur ont été contemporaines).

Pour ce qui concerne l’origine des peuples et des empires, les synchronismes des nations anciennes, les causes qui ont entretenu l’activité ou amené des changements chez les générations passées et chez les diverses nations; pour tout ce qui tient à la civilisation, comme la souveraineté, la religion, la cité, le domicile, la puissance,

  1. Voy. la Chrestomathie arabe de M. de Sacy, t. I, p. 390.
2.