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cxiv PROLEGOMENES

l'an 1 2^8 (i832Me J.C.). Il est d'une belle écriture turque cou- rante ; malheureusement il ne contient pas tout le travail de Péri-Zadé, le copiste s'étant arrêté au premier quart du der- nier chapitre de la troisième section. La traduction de Péri- Zadé ressemble à toutes les traductions turques faites sur l'arabe. Dans ces ouvrages, on conserve presque toujours les termes du texte original sans essayer de les rendre par des équi- valents. Le traducteur se borne à les ranger dans l'ordre exigé par le génie de la langue turque, en leur appliquant les in- flexions grammaticales de cette langue et en liant les phrases au moyen de conjonctions, de gérondifs et de verbes auxiliaires turcs. On pourrait croire qu'une traduction faite de cette ma- nière ne devrait pas être d'un grand secours pour l'intelligence du texte arabe; mais il n'en est pas ainsi : la phrase turque est toujours construite d'une manière invariable et parfaitement logique ; chaque partie du discours y a sa place marquée et ne saurait s'en écarter; aussi reconnaît-on sans difficulté la va- leur grammaticale de chaque terme de la phrase, et, quand on part de là, on saisit très-facilement la construction de la phrase arabe qui correspond.

Aussi, quand un traducteur turc a bien compris son auteur, le travail auquel il s'est livré est d'une utilité incontestable. Je m'empresse de reconnaître ce mérite à Péri-Zadé, dont la tra- duction est très-exacte et offre au lecteur l'explication de plu- sieurs termes et allusions qui pourraient l'embarrasser. Cet ouvrage m'aurait épargné beaucoup de travail, si j'avais pensé à le faire demander plus tôt; mais, avantque je l'eusse entre les mains, j'avais déjà terminé la traduction des trois premières sections. Je n'ai pas, toutefois, négligé de confronter avec la traduction de Péri-Zadé plusieurs passages de la mienne sur l'exactitude desquels il me restait encore quelques doutes, et

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