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PROLÉGOMÈNES

préférables aux leçons qu’il avait adoptées. J’indique ces variantes dans les notes mises au bas des pages. Elles sont toujours tirées des manuscrits, lors même que je n’en fais pas expressément la remarque, pendant que les rares conjectures que je me permets sont invariablement indiquées comme telles.

Un ouvrage comme celui d’Ibn Khaldoun, qui touche à toutes les branches des connaissances et de la civilisation des Arabes, entraîne un traducteur presque irrésistiblement à donner une quantité illimitée de notes et d’éclaircissements ; j’ai dû résister à cette tentation pour ne pas allonger outre mesure un ouvrage déjà fort étendu, et je me suis borné aux notes philologiques, historiques et biographiques qui m’ont paru indispensables à l’intelligence du texte. Je me suis efforcé de traduire aussi fidèlement que possible ; mais le style inégal de l’auteur m’a souvent obligé à compléter ses phrases pour les rendre plus intelligibles ; le lecteur trouvera tous les mots que j’ai ajoutés dans ce but enfermés entre des parenthèses. Quand les phrases offraient des termes abstraits dont les équivalents n’existent pas en français, j’ai tâché de rendre exactement l’idée que l’auteur a voulu exprimer, sans m’efforcer d’en donner une traduction littérale. Les phrases et les parties de chapitres qui consistent en additions faites par l’auteur lui-même, vers la fin de sa vie, sur un manuscrit qu’il avait gardé auprès de lui, sont enfermées, dans la traduction, entre des crochets.

Je fais entrer dans cette introduction l’autobiographie d’Ibn Khaldoun, écrit que l’auteur rédigea onze ans avant sa mort. À ce document j’ajoute l'histoire de ses dernières années, tirée des ouvrages de plusieurs historiens arabes qui vécurent dans le siècle d’Ibn Khaldoun ou dans le siècle suivant. Je donne ensuite une liste de ses écrits, l’exposition du plan qu’il suivit