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DYNASTIE MÉRINIDE. AROU-'L-ABBAS. 421 leur service. Son père, Yahya, fut employé par le sultan Abou-l- Hacen comme percepteur d'impôts à Azemmor et ailleurs ; il mou- rut à Tunis, dans l'exercice de ses fonctions, à l'époque où Abou- 'l-Hacen occupait cette capitale. Ses enfants, dont il laissa plu- sieurs, obtinrent tous des emplois semblables au sien. Son fils, El-Hacen, celui dont nous venons de parler, embrassa le service militaire et remplit plusieurs commandements analogues au mé- tier qu'il avait adopté. Quand Abou-'l-Abbas fut proclamé à Tanger, El-Hacen, qui était alors gouverneur d'El-Casr-el-Kebîr, s'empressa de reconnaître l'autorité du nouveau sultan ; il mar- cha même sous ses ordres et assista à la prise de la capitale. Chargé ensuite d'autres commandements militaires, il finit par obtenir celui d'Azemmor. Parlons à présent delà famille des Sobeih. Hassan, l'aïeul de cette maison, appartenait à la tribu des Sobeih, fraction des Soueid. Quand Abd-Allah-Ibn-Kendouz, chef des Beni-Gommi, tribu abd-el-ouadite, quitta Tunis et se rendit à Tendjedâ 1, auprès de Yacoub-Ibn-Abd-el-Hack, il avait pour gardien de ses chameaux le Hassan dont nous venons de mentionner le nom. Ayant obtenu du gouvernement mérinide la concession d'un ter- ritoire dans une des provinces marocaines, à la charge de soi- gner les chameaux que le sultan faisait entretenir par les peupla- des pasteurs du Maghreb, il rassembla en un seul troupeau tous ces animaux qui, jusqu'alors, se trouvaient éparpillés dans diver- ses tribus, et les confia à la garde de ses propres chameliers. Hassan, qui était à la tête de ce corps de serviteurs, eut dès lors l'occasion de causer avec le sultan au sujet de ces bêtes de somme et de le tenir au courant de leur état. Cela lui procura l'avantage d'être connu du souverain et d'arriver à la fortune. Il devint très-riche et mourut dans une extrême vieillesse. Ses enfants furent élevés à la cour, au milieu des grandeurs, et passèrent ensuite par diverses charges, tout en conservant la garde des •Localité dos environs do la ville de Maroc. — Voy. sur les Beni-Gommi, t. III, p. 492.