Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 3.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LSS BENI-MEKKI. 157

ce peuple appartient à celui d’entre les chefs djeridiens qui est le plus en faveur à la cour des Hafsides. Nous avons inséré l'histoire de ces chefs dans notre notice sur cette dynastie, puisqu’ils en sont les serviteurs[1]. et lui doivent leur fortune.

HISTOIRE DES BENI-MEKKI, CHEFS DE LA VILLE DE CABES ET DE SES DÉPENDANCES.

Gabes était autrefois un des boulevards de l'Ifrîfkïa et faisait partie des gouvernements dont se composait l’empire. Depuis l’époque de la conquête musulmane et pendant la durée des dynasties aghlebite, fatemide et sanhadjienne [zîride et hammadite], cette ville recevait ses gouverneurs de Cairouan. Quand les Arabes hilaliens envahirent l'Ifrîfkïa, en y répandant la dévastation et que l’empire sanhadjien se morcela, El-Moëzz-lbn-Mohammed le sanhadjien[2] prit le commandement de Gabes. Sur l'ordre de Mounès-Ibn-Yahya-es-Sinberi, chef des Mirdas, tribu riahide, El-Moëzz remit l’autorité à son frère Ibrahîm. Celui-ci garda le commandement jusqu’à sa mort et eut pour successeur son frère Cadi[3]. Lors du règne de Temîm-Ibn-Badîs, les habitants de Gabes assiégèrent Cadi [dans la citadelle] et, l’ayant mis à mort, ils proclamèrent la souveraineté d’Omar-lbn-el-Moëzz-Ibn-Badîs qui était alors en révolte contre son frère Temîm. Ceci eut lieu en l’an 489 (1096). Temîm s’empara alors de Cabes, mais il dut subir lui-même la domination des Arabes et céder cette ville avec les contrées voisines aux Zoghba, tribu hilalienne. Les Rîah enlevèrent Gabes aux Zoghba, et Megguen-Ibn-Kamel y établit son autorité.

  1. Dans le texte arabe, lisez oulatiha à la place de ouilaïetiha
  2. Voy. t. Il, p. 35
  3. Dans le texte arabe des manuscrits et de l'édition imprimée, il faut lire Cadi-Ibn-Mohammed à la place de Cadi-Ibn-Ibrahim