Mohammed-Ibn-Taher mourut en l'an 735 (1334-5), quelque temps après sa nomination, et fut remplacé par Mohammed-Ibn-Ferhoun, que le sultan rappela de Bougie pour cet objet. Les deux princes, étant encore très jeunes, avaient besoin d’un sage conseiller comme lui, et leur père savait qu’Abou-Zékérïa avait maintenant assez d’expérience pour se choisir un bon ministre. Il est vrai que, dans la suite, Abou-Zékérïa rappela Ibn-Ferhoun auprès de lui.
Lors de la disgrâce et de la chute d’Ibn-el-Hakîm, le sultan enleva la ville d’El-Mehdïa à Ibn-er-Regrag et y installa son fils, l’émir Abou-’l-Baca[-Khaled], en qualité de gouverneur. Abou-Fares[-Azouz], l’autre frère, resta ainsi seul gouverneur de Souça. Mohammed-Ibn-er-Regrag avait été établi dans El-Mehdïa par son parent Ibn-el-Hakîm, lequel en avait dépossédé Ibn-Abd-el-Ghaffar, natif de Raghîs. Voulant se faire de cette ville un lieu de retraite on cas de revers, Ibn-el-Hakîm y avait formé un dépôt d’armes et de vivres et installé un commandant qui tenait à lui par les liens de famille ; mais toutes ces précautions ne lui servirent à rien.
Les deux émirs gardèrent leurs commandements jusqu’à leur mort.
MORT DE l’ÉMIR ABOU-ABD-ALLAH, SEIGNEUR DE CONSTANTINE. — SON FILS[1] LUI SUCCÈDE.
Le sultan aimait l’émir Abou-Abd-Allah plus que ses autres fils : il lui témoignait la plus tendre affection et lui montrait une indulgence extrême, à cause des traits de caractère qui annonçaient en cet enfant un esprit élevé et fait pour commander. Tout le monde reconnaissait la justice de cette préférence, jusqu’à Ibn-Ghamr, le puissant gouverneur de Bougie et de Constantine, l'habile défenseur de Bougie contre les Zenata[2] En l’an 719