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APPENDICE.

§ XLIV. — RÈGNE D’ABOU-MOHAMMED-ZÎADET-ALLAH, FILS DE MOHAMMED, FILS D’EL-AGHLEB.

Abou-Ibrahîm eut pour successeur son frère[1] Zîadet-Allah. Ce prince mourut le vendredi soir, 20 de Dou-’l-Câda 250 (décembre 864) ; n’ayant régné qu’un an et sept jours. Il était beau de figure et se distinguait par son savoir, son intelligence, sa prudence et sa bravoure.

§ XLV. — RÈGNE D’ABOU-ABD-ALLAH-MOHAMMED, FILS D’AHMED, FILS DE MOHAMMED, FILS D’EL-AGHLEB, SURNOMMÉ ABOU-’L-GHARANÎC.

L’autorité suprême passa ensuite entre les mains d’Abou-Abd-Allah-Mohammed-Ibn-Ahmed, neveu de Zîadet-Allah[2]. On donna à ce prince le sobriquet d’Abou-’l-Gharanîc (l’homme aux grues) parce qu’il aimait avec passion la chasse à ces oiseaux et qu’il avait dépensé trente mille dinars à bâtir un château dans Es-Sehlein afin de pouvoir se livrer plus commodément à son amusement favori. Vers la fin de ses jours, on l’appelait El-Méït (le mort) parce qu’il avait été longtemps malade et qu’à plusieurs reprises on avait répandu le bruit de sa mort. La province du Zab, une des frontières de l’empire, se révolta pendant son règne, et il fut obligé d’y envoyer une armée, sous le commandement d’Abou-Khafadja-Mohammed-Ibn-Ismaîl, pour rétablir l’ordre. Ce général remporta tant de victoires pendant son expédition que les Berbères en furent remplis d’épouvante et qu’aucun d’entre eux n’osa plus lui résister. En passant par les villes de Tehouda et de Biskera, il reçut des habitants une prompte soumission. De là il se dirigea sur Tobna, et ayant

  1. Ibn-Khaldoun dit que Zîadet-Allah était fils d’Abou-Ibrahîm-Ahmed, mais En-Noweiri se trouve ici d’accord avec Ibn-el-Athîr et l’auteur du Baïan.
  2. Selon Ibn-Khaldoun, Abou-Abd-Allah-Mohammed était frère de son prédécesseur, mais la déclaration d’En-Noweiri est confirmée par le texte du Baïan.