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HISTOIRE DES BERBÈRES.

sont succédées en Ifrîkïa ; aussi, partout où ils se trouvent, on les voit réduits au rang des peuples tributaires.

Quelques débris de cette tribu se rencontrent en Égypte, où les uns s’adonnent à la culture de la terre et les autres font le métier de batelier ou de berger.

Entre Barca et Alexandrie on trouve une peuplade hoouaride appelée El-Methaïna. Elle mène une vie nomade et accompagne partout les Azza, branche de la tribu soleimide des Héïb. Il s’en trouve encore sur les plateaux de l’Ifrîkïa, depuis Tebessa jusqu’à Mermadjenna, et de là jusqu’à Bédja. Ils y vivent en nomades et sont comptés au nombre des Arabes pasteurs de la tribu de Soleim, auxquels, du reste, ils se sont assimilés par le langage et l’habillement ainsi que par l’habitude de vivre sous la tente. Comme eux aussi ils se servent de chevaux pour monture, ils élèvent des chameaux, ils se livrent à la guerre et ils font régulièrement la station du Tell dans l’été et celle du Désert dans l’hiver. Ils ont oublié leur dialecte berbère pour apprendre la langue plus élégante des Arabes, et à peine comprennent-ils une seule parole de leur ancien idiôme.

C’est à côté de Tebessa que l’on rencontre la première de ces peuplades hoouarides ; elle s’appelle les Beni-Ounîfen et obéit à la famille de Soleim [ou Selîm], fils d’Abd-el-Ouahed, fils d’Asker, fils de Mohammed, fils de Bâra, fils de Hannach[1]. Elle reconnaît en seconde ligne l’autorité de la famille de Zeitoun, fils de Mohammed, fils de Bâra, et celle de la famille de Dahman, petit-fils de Bâra. Avant d’avoir choisi leurs chefs parmi les descendants de Bâra, les Ounîfen les prenaient dans la maison de Saïa, une autre de leurs familles. Leur territoire se compose de la plaine de Tebessa et de celle de Mermadjenna ainsi que des lieux voisins.

Immédiatement à l’orient de cette tribu on trouve les Caïser, autre branche de la même souche. Ce peuple reconnaît tantôt l’autorité de la maison des Zéazâ et tantôt celle des fils de Haracat, familles dont l’origine remonte à un ancêtre commun, nommé

  1. Ce Hannach doit être l’ancêtre des Hanancha, peuple qui habite encore la région indiquée ici par notre auteur. Hanancha est le pluriel de Hannach.