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HISTOIRE DES BERBÈRES.

passa à son frère Isliten-Ibn-Habbous. Hamîd [ou Homeid], fils et successeur d’Isliten, abandonna le parti des Fatemides, et ayant fait proclamer en Afrique la souveraineté d’Abd-er-Rahman-en-Nacer [le prince oméïade qui régnait en Espagne], il réunit ses troupes à celles des Beni-Khazer, émirs djéraouiens[1] qui avaient aussi reconnu l’autorité des Oméïades. Plus tard, il passa en Espagne où il remplit plusieurs charges importantes sous En-Nacer et sous El-Hakem, fils d’En-Nacer. Il commanda même à Tlemcen au nom de cette dynastie.

Après sa mort, son fils Isel-Ibn-Hamîd[2] lui succéda et jouit, ainsi que ses parents, Fîaten-Ibn-Isliten et Ali-Ibn-Messala, de toute la bienveillance des Oméïades. El-Modaffer, fils du vizir Abou-Amer [El-Mansour], étant passé en Maghreb, donna à Isel-Ibn-Hamîd le gouvernement de Sidjilmessa, fait dont nous parlerons ailleurs.

Plus tard, le commandement des Miknaça établis dans le Maghreb se partagea entre plusieurs membres de la famille Abou-Izzoul. La désunion se mit ainsi dans la tribu : les Miknaça des environs de Sidjilmessa reconnurent pour chefs les fils de Ouaçoul-Ibn-Maslan-Ibn-Abi-Izzoul, pendant que ceux qui habitaient les environs de Téza, de Teçoul, du Molouïa et de Melîla placèrent à leur tête les fils d’Abou-’l-Afïa-Ibn-Abi-Tacel-Ibn-ed-Dahhak-Ibn-Abi-Izzoul. Chacune de ces deux familles parvint à fonder un état musulman et à se mettre ainsi au nombre des puissances souveraines, comme nous allons l’exposer.

HISTOIRE DES BENI-OUAÇOUL, DYNASTIE MIKNACIENNE QUI RÉGNA SUR LA VILLE ET LA PROVINCE DE SIDJILMESSA.

Dans les premiers temps de la domination islamique, les Miknaça qui habitaient le territoire de Sidjilmessa professaient la religion des Kharedjites-sofrites, doctrine qu’ils avaient apprise

  1. Il faut lire maghraouiens.
  2. Ibn-Haucal, dans sa description de l’Afrique septentrionale, parle de ce chef dont il écrit le nom Izel.