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LES MIKNAÇA.

Beni-Ourflas, les Beni-Ourîdous, les Cansara, les Ounîfa et les Ourîfleta[1].

Les diverses branches de la tribu d’Ourstîf se sont mêlées avec celles des Miknaça. Elles habitaient les bords du Molouïa, depuis sa source, du côté de Sidjilmessa, jusqu’à son embouchure, et depuis cette localité jusqu’aux environs de Téza et de Teçoul. Toutes ces peuplades reconnaissent l’autorité de la famille d’Abou-Izzoul, ou plutôt Medjdoul, fils de Tafrîs, fils de Feradîs, fils d’Ounîf, fils de Miknas.

Lors de la première invasion de l’Espagne [par les musulmans] une foule de Miknaciens traversa le détroit et se fixa dans ce pays. Devenus très-puissants et très-nombreux, ils y exercèrent une grande influence, et, en l’an 151 (768), une partie de leur corps embrassa la cause de Chakïa-Ibn-Abd-el-Ouahed, aventurier qui, sous le nom d’Abd-Allah-Ibn-Mohammed et le surnom d’El-Fatemi [descendant de Fatema, fille de Mahomet], se donna pour petit-fils d’El-Hocein, fils du khalife Ali, et prit les armes contre Abd-er-Rahman-ed-Dakhel. Chakïa se fortifia dans la ville de Sainte-Marie et somma les musulmans à le reconnaître pour souverain. Abd-er-Rahman dut combattre cet imposteur à plusieurs reprises avant de pouvoir le vaincre[2].

Messala-Ibn-Habbous-Ibn-Menazel, puissant chef miknacien, se distingua comme partisan de la dynastie fatemide. S’étant attaché au service du khalife Obeid-Allah, il en devint un des principaux généraux, et jouissant de toute la confiance de son maître, il obtint le gouvernement de Tèhert et soumit à l’autorité de ce prince le pays du Maghreb et les villes de Fez et de Sidjilmessa. A sa mort, le commandement de Tèhert et du Maghreb

  1. Les Soulat sont les mêmes que les Moualat de la page 172 ; Hoouat répond à Harat ; Ourîdous à Ourtedous ; Ounîfa à Ourtîfa, et Ourîfleta (qui paraît être la bonne leçon,) à Teflît. — De légers changements dans le nombre ou dans la position des points diacritiques sont la cause d’une partie de ces variantes. Le reste provient de l’imperfection du caractère arabe et surtout de l’écriture maghrébine.
  2. Chakïa fut assassiné par deux de ses officiers après s’être tenu en révolte pendant neuf ans. — (Noweiri.)