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TRIBUS ARABES.

Ibn-Amr-Ibn-Ouchah. C’est de Harîz que sortit Faïd-Ibn-Harîz, un des plus célèbres cavaliers d’entre les Arabes et poète dont les vers se répètent encore aujourd’hui parmi ce peuple et font le charme de leurs soirées, les délices de leurs réunions. L’on a dit, cependant, qu’il appartenait aux Mehamîd et qu’il était fils de Harîz-Ibn-Harbi-Ibn-Mahmoud-Ibn-Tauc.

Les Debbab soutinrent avec zèle la cause de Caracoch et d’Ibn-Ghanîa. Ce fut le premier de ces chefs qui fit mourir les cheikhs des Djouari. Après la mort d’Ibn-Ghanîa, les Debbab passèrent au service de l’émir Abou-Zékérïa et restèrent fidèles à lui et à sa dynastie. Ce furent eux qui, les premiers, se laissèrent tromper par la ressemblance d’Ibn-Abi-Omara avec le fils du sultan Yahya-el-Makhlouê et prêtèrent leur appui à cet aventurier. La chose se passa de cette manière : Noceir, affranchi d’El-Makhlouê, se réfugia chez eux à la mort de son patron et des princes, ses fils. Il y était encore quand Ibn-Abi-Omara passa par là. Frappé de la ressemblance de cet homme avec El-Fadl, fils de son ancien maître, il se mit à pleurer et à se lamenter. Ibn-Abi-Omara lui en demanda la raison et, sur sa réponse, il se concerta avec lui afin de se faire passer pour le jeune prince. Noceir sut si bien présenter la chose à ces Arabes, qu’ils accueillirent avec empressement l’étranger, et ce fut Morghem-Ibn-Saber qui en donna l’exemple et entraîna toute la tribu. Abou-Merouan-Abd-el-Mélek-Ibn-Mekki, seigneur de Cabes, se rallia à la même cause. Alors s’effectua le triomphe que Dieu avait prédestiné à un misérable intriguant ainsi que la profanation du trône des khalifes par le corps d’un imposteur.

Pour les détails de cette révolution nous renvoyons le lecteur à cette partie de notre ouvrage qui traite de la dynastie hafside. Le sultan Abou-Hafs parvint enfin à désabuser les Arabes et à les détacher de la cause du prétendant.

Plus tard, les Debbab méconnurent son autorité, et comme il fit marcher contre eux son général Abou-Abd-Allah-el-Fezazi, ils envoyèrent demander secours au neveu du sultan, l’émir Abou-Zékérïa, qui gouvernait alors la ville de Bougie et la partie occidentale de l’Ifrîkïa. Un des membres de cette députation


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