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TRIBUS ARABES.

cette famille] le fit assassiner dans un conseil de tribu par un individu nommé Mohammed-Ibn-Hamed-Ibn-Yezîd, membre d’une des familles connues sous le nom des Achach[1]. Yacoub eut pour successeur son cousin Mohammed-Ibn-Meskîn-Ibn-Amer-Ibn-Yacoub-Ibn-el-Cos, et celui-ci eut tantôt pour lieutenant, et tantôt pour rival, l’un ou l’autre de ses nombreux parents. Soheim-Ibn-Soleiman-Ibn-Yacoub, un de ses coadjuteurs, assista à la bataille de Tarifa avec le sultan Abou-’l-Hacen et s’y distingua par sa bravoure. La famille d’Abd-es-Selam produisit Abou-’l-Haul et Abou-’l-Cacem, tous deux fils de Yacoub-Ibn-Abd-es-Selam. Le premier demeura fidèle au sultan Abou-’l-Hacen que les Beni-Soleim venaient d’accabler à Cairouan, et il parvint, avec le concours des Mohelhel, à le faire sortir de cette ville et à le conduire à Souça. Un autre membre de la même famille était Bou-Zeid-Ibn-Omar-Ibn-Yacoub lequel eut un fils qui porta le nom de Khalîfa.

Pendant le règne du sultan Abou-Yahya, Mohammed-Ibn-Meskîn continua à gouverner les Hakîm et à servir ce prince avec une fidélité à toute épreuve. Après sa mort, le commandement passa à son neveu, Khalîfa-Ibn-Abd-Allah-Ibn-Meskîn, l’un des cheikhs que le sultan Abou-’l-Hacen avait fait arrêter à Tunis, quelque temps avant l’affaire de Cairouan. Ce monarque était encore bloqué dans cette dernière ville quand il accorda la liberté à son prisonnier, dont il se concilia l’amitié par cet acte de clémence bien entendue.

A la suite du désastre de Cairouan, les Arabes étendirent leur domination partout, et comme la famille Meskîn s’était mise en possession de Souça, le sultan concéda cette ville à Khalîfa. A la mort de ce chef, le commandement des Hakîm passa entre les mains de son cousin, Amer-Ibn-Mohammed-Ibn-Meskîn. En l’an 755 (1354), Amer fut assassiné dans le Djerîd par un kaoubien nommé Mohammed-Ibn-Tebîna-Ibn-Hamed, qui croyait venger ainsi la mort [de son père], tué par Yacoub-Ibn-Abd-es-Selam.

Dès lors la désunion se mit dans la tribu, et le commandement

  1. Voyez ci-devant, page 143.