Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
TRIBUS ARABES.

casions, elles assistent les Rîah, parce que ceux-ci sont leurs voisins ; et alors elles se joignent aux tribus rîahides nomades, telles que les Mosellem et les Saîd. De temps à autre, quand elles ont à venger la mort d’un parent, elles se font la guerre les unes aux autres.

Telles sont les tribus descendues de Zoghba et tels sont les renseignements que nous avons pu recueillir à leur sujet.

HISTOIRE DE LA TRIBU D’EL-MAKIL ET DES FAMILLES DONT ELLE SE COMPOSE.

Les Makil forment une des plus grenades tribus arabes de la Mauritanie occidentale et habitent les déserts du Maghreb-el-Acsa. Le territoire qu’ils occupent touche à celui que possèdent les Beni-Amer, au sud de Tlemcen, et s’étend de là vers le couchant, et jusqu’à l’Océan. Ils forment trois tribus : les Doui-Obeid-Allah, les Doui-Mansour et les Doui-Hassan.

Les Doui-Obeid-Allah[1] sont voisins des Beni-Amer et occupent dans le Tell tous les territoires situés entre Tlemcen et Taourîrt. La région qui s’étend vers le midi, depuis Taourîrt jusqu’au Derâ appartient aux Doui-Mansour, de sorte qu’[à eux deux] ils possèdent le pays du Molouïa, le [Désert] qui se prolonge de là jusqu’à Sidjilmessa et la province de Derâ. Ils occupent aussi cette portion du Tell qui correspond par sa position à la partie du Désert que nous venons d’indiquer, de sorte qu’ils dominent en maîtres sur les campagnes de Téza, de Ghassaça, de Miknaça, de Fez, de Tedla et d’El-Mâden.

Les Doui-Hassan possèdent les contrées situées entre le Derâ et l’Océan. Leurs chefs habitent la ville de Noul, capitale de la province de Sous. Bien qu’ils soient maîtres du Sous-el-Acsa et des pays voisins, le besoin de trouver des pâturages suffisants pour leurs troupeaux les oblige à parcourir les sables du Désert,

  1. Le mot doui, forme vulgaire de douou, signifie possesseurs. Doui-Obeid-Allah veut donc dire des gens qui possèdent Obeid-Allah, c’est-à-dire : qui l’ont pour ancêtre.